[CRITIQUE] : Mascarade

[CRITIQUE] : Mascarade

Réalisateur : Nicolas Bedos
Acteurs : Pierre Niney, Marine Vacth, Isabelle Adjani, François Cluzet,...
Distributeur : Pathé
Budget : -
Genre : Comédie dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 2h22min.
Synopsis :
Le film est présenté hors-compétition au Festival de Cannes 2022.
Adrien, un séduisant danseur à la carrière brisée par un accident de moto, dilapide sa jeunesse dans l’oisiveté de la Côte d’Azur, entretenu par Martha, une ancienne gloire du cinéma. Sa vie bascule lorsqu’il rencontre Margot, fascinante créature qui vit d’arnaques et de manipulations amoureuses. Ensemble, ils vont fantasmer une vie meilleure et mettre en place un stratagème diabolique, une mascarade sentimentale.


Critique :

Passé une 1ère moitié moins poussive dans sa prise en grippe d'une bourgeoisie privilégiée, hypocrite et humainement dégueulasse, #Mascarade s'étiole lentement mais sûrement, laissant transparaître sa banalité autant que quelques relans archaïques/misogynes passablement irritants pic.twitter.com/j4yQpDrecP

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 28, 2022

On avait laissé Nicolas Bedos l'été dernier avec sa vision des aventures rocambolesques et satiriques de Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117, avec un troisième opus hybride - OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire -, qui pour épouser ses envolées et inspirations " Bondesques ", laissait sensiblement sur le carreau l'humour si iconoclaste et burlesque qui faisait le sel des merveilleusement irrévérencieux et hilarants premiers films de Michel Hazanavicius.
Point échaudé par l'échec de son entreprise, le bonhomme revient presque un an plus tard, toujours avec Pierre Niney au casting et un petit détour sur la Croisette, avec un quatrième effort écrit par ses soins, Mascarade, oeuvre chorale et ambitieuse qui se rêve comme un thriller sinueux catapulté au coeur de la bourgeoisie jonchée sur les rives pavées d'or de la Riviera.

[CRITIQUE] : Mascarade

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Les références sont clairement annoncés dès la première bobine : tutoyer du bout de la pellicule la maestria des films noirs Hollywoodiens - mais pas que - des 50s avec une bonne tranche de comédie de moeurs, le tout articulé dans une sorte de toile d'araignée complexe et riche en trahisons et en flashbacks, où l'amour est une arme vénale qui aide à arnaquer et ridiculiser autrui.
Le hic c'est que Bedos n'a ni l'humour sardonique d'un Billy Wilder ni l'écriture ciselée d'un Alfred Hitchcock, étirant un poil trop en longueur une narration cruelle et amorale qui tourne sensiblement à vide et ne parvient jamais à susciter une once d'empathie pour des personnages titres justement antipathique, même si touchant dans leur désir chimérique de vivre heureux - et riches - ensembles.
Passé une première moitié moins poussive voire même plutôt séduisante dans sa prise en grippe d'une bourgeoisie privilégiée, hypocrite et humainement dégueulasse, Mascarade s'étiole lentement mais sûrement, laissant transparaître sa banalité autant que quelques relans archaïques/misogynes passablement irritants, entre deux surjeux qui le sont tout autant.
Reste une mise en scène élégante, pas suffisant pour sabrer le champagne et ressortir un minimum conquis de la salle...
Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Mascarade