[CRITIQUE] : Music Hole

Par Fuckcinephiles

Réalisateurs : Gaëtan Liekens et David Mutzenmacher
Acteurs : Wim Willaert, Vanessa Guide, Laurence Oltuski,...
Distributeur : Paramax Films
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Belge.
Durée : 1h22min.
Synopsis :
Francis, petit comptable officiant dans un cabaret miteux de Charleroi, a des soucis conjugaux avec Martine, son épouse. Après une violente dispute, il se réveille un matin et découvre la tête décapitée de sa moitié dans son congélateur. C’est le point de départ macabre et loufoque d’un polar burlesque parfumé de « gueuze » bien fraîche, de musique tzigane, sous fond de déni de la désagrégation du couple, où vont se croiser tous les types de névroses et de folie.


Critique :

Politiquement incorrect, n'ayant jamais peur de la caricature tout en étant juste dans sa réflexion sur l'âme humaine et ses petits (gros) travers,#MUSICHOLE est un délice de délire jouissif façon spirale infernale potache et déjantée entre le polar noir et la comédie décomplexée pic.twitter.com/6FGfD0HL1z

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 7, 2022

Dans une production annuelle il est vrai un brin ronronnante, le cinéma belge ne fait pas où peu de vagues jusqu'à nos salles obscures, même s'il lui arrive parfois de nous asséner quelques piqures de rappel bien saignantes sur la qualité évidente de ses cinéastes et de leurs oeuvres.
Peut-être pas aussi iconiques que les coups de tatanes qu'incarnaient C’est arrivé près de chez vous et Dikkenek, Music Hole du tandem Gaëtan Liekens/David Mutzenmacher, précédé d'une réputation plus que flatteuse (Jean Dujardin l'aurait qualifié de " Pulp Fiction belge ", là où Benoît Délepine le rapprochait instinctivement au cinéma des frangins Coen, rien que ça), s'inscrit totalement dans la mouvance d'un cinéma 100% Plat Pays jusqu'au bout de la pellicule, aussi déjanté et inventif que savoureusement culotté, qui ne se refuse absolument rien et encore moins de flirter avec le ridicule le plus total - tout ce qu'on aime.

Copyright Paramax Films


Riche d'une galerie de personnages plus barrés les uns que les autres, le tout saupoudré de dialogues savoureusement absurdes, de quiproquos surréalistes et d'une temporalité totalement déglinguée (présent, flashbacks, flashforwards,...), le tout avec une pincée de gore et d'une passion assumée pour la scatologie; a narration s'échine un temps - avant de partir volontairement en cacahuète - à suivre les aternoiements de Francis (Will Willaert, formidable), petit comptable d'un cabaret miteux à Charlerois tellement éperdument amoureux de sa femme qu'il veut tout faire pour la garder auprès de lui, alors qu'il sent qu'elle est à tout moment capable de prendre la tangente.
Le " tout " va évidemment prendre un sens méchamment alambiqué avec des rebondissements WTF-esque et un humour trashouille gentiment communicatif, qui dynamitent une symphonie baroque façon spirale infernale potache et déjantée épousant avec autant d'enthousiasme le polar noir et la comédie décomplexée sans jamais décoller le pied de l'accélérateur.
Politiquement incorrect, n'ayant jamais peur de la caricature tout en étant juste dans sa réflexion sur l'âme humaine et ses petits (gros) travers, Music Hole est un délice de trip jouissif qui assume totalement son mauvais goût et sa folie pure, ce qui en fait aussi bien une séance indispensable du moment, qu'un potentiel petit bout de cinéma culte en puissance...
Jonathan Chevrier