Cinema paradiso

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à TF1 Studio pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le 4K UHD blu-ray du film « Cinéma paradiso » de Giuseppe Tornatore.

« Ce métier, c’est comme un esclavage. Tu travailles seul, tous les jours. Et encore, si on n’avait pas mis le Christ en croix, on travaillerait même le Vendredi Saint ! »

Rome, année 80. Salvatore, cinéaste, apprend que son vieil ami Alfredo est mort. Flash-back. Quarante ans plus tôt, en Sicile, Salvatore, surnommé Toto, passait ses journées à hanter le cinéma « Paradiso ». Quand il n’était pas à l’école ou à l’église, Salvatore s’enfermait avec Alfredo qui lui apprenait la vie grâce aux mélos et aux comédies.

« Chacun de nous doit suivre son étoile. Un conseil : va-t’en. C’est la terre du diable ici. »

Homme de théâtre, Giuseppe Tornatore commence sa carrière audiovisuelle par le biais du documentaire auquel il se consacre (notamment pour la RAI) pendant près de dix ans. Ce n'est qu'après cette première carrière qu'il glisse progressivement vers le cinéma de fiction, d'abord comme scénariste (pour « Cent jours à Palerme » de Giuseppe Ferrara) puis comme réalisateur. Et en la matière, le nom de Tornatore restera avant tout associé pour le grand public au film « Cinéma paradiso » (1988), dont l’important succès public et critique (Grand Prix du jury du Festival de Cannes, Oscar du meilleur film étranger) lui ont assuré une reconnaissance internationale. Mais en dépit de quelques jolis succès critiques (« Le maitre de la Camorra », « Marchand de rêves », « La légende du pianiste sur l’océan »), le cinéaste ne parviendra jamais véritablement à revenir au premier plan. L’échec commercial de « Malena » (2000) marquera même un frein dans sa carrière, Tornatore se faisant dès lors plus rare sur grand écran et ses films de moins en moins visibles de ce côté-ci des Alpes (exception faite du méconnu mais néanmoins très bon « The best offer » en 2013).

« La vie ce n’est pas ce que tu as vu au cinéma. La vie c’est plus difficile »

« Cinéma paradiso », c’est le nom du petit cinéma paroissial d’une petite ville pauvre et reculée de la Sicile profonde. Un lieu de divertissement et d’évasion que fréquente assidument le jeune Salvatore, enfant espiègle et rêveur, qui trouve dans le spectacle qui lui est offert une échappatoire à son quotidien difficile. Dans ces murs, on assistera à l’amitié naissante entre le jeune garçon – dont le père, prisonnier de guerre, ne reviendra jamais des geôles soviétiques – et du vieux projectionniste du village en qui il voit un père de substitution. Cette petite salle vétuste permet également de réunir le village – pauvres et riches – autour des principaux films (italiens ou américains) qui marquent leur époque et traitent des grands sujets de leur temps (mafia, corruption…). Sur la base d’un scénario éminemment malin qui repose sur une mise en abyme des plus subtiles, Giuseppe Tornatore réussit à faire de son « Cinéma paradiso » une grande fresque sociale, tour à tour tendre, cruelle et nostalgique, racontant cinquante années de l’Histoire italienne et de ses grandes évolutions (chute du fascisme, lutte des classes, modernisation, rigidité morale, poids de l’Eglise, exode vers les villes…). Le tout vu à travers les yeux d’un jeune garçon dont on suit l’évolution jusqu’aux premiers émois (amoureux autant cinématographiques) et aux tourments de sa vie d’homme. En parallèle, le cinéaste se livre également à un vibrant hommage au septième art, vecteurs d’émotions et d’idées, qui a le pouvoir de réunir les gens aussi bien dans le rire que dans les larmes. Un film d’une incroyable richesse qui se révèle bouleversant jusque dans sa magnifique ultime séquence. Un chef d’œuvre absolu.

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Le 4K UHD blu-ray : Le film est présenté en version cinéma (124 min.) remasterisée HDR Dolby Vision et HDR10 et proposé en version française (2.0). A titre indicatif, un second disque (blu-ray celui-là) propose la version longue (170 min.) en version originale italienne (2.0) ainsi qu’en version française (2.0).

Côté bonus, le film est accompagné de « L’Ours et la souris » : le making of (27 min.), « La ronde des baisers » : à propos de la scène finale (7 min.), D’une version à l’autre (3 min.), La présentation à Cannes (extrait du JT TF1), Extraits de la conférence de presse à Cannes (8 min.).

Édité par TF1 Studio, « Cinéma Paradiso » est disponible en 4K UHD blu-ray depuis le 1er décembre 2021.

Le site Internet de TF1 Studio est ici.