[CRITIQUE] : Me Time : Enfin seuls ?

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : John Hamburg
Acteurs : Kevin Hart, Mark Wahlberg, Regina Hall, Jimmy Yang, Luis Gerardo Méndez,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h41min.
Synopsis :
Pendant l'absence de sa famille, un père au foyer profite de ses premiers jours en solo depuis des années pour retrouver ses amis… très fêtards.


Critique :

Gros placement de produit ambulant pour la firme au Toudoum entre 2, 3 rebondissements comico-désespérants, #MeTime se rêve comme un wannabe #VeryBadTrip dégainant quelques vérités sur la difficulté d'être parent mais ne va in fine nulle part. Reste un excellent duo Wahlberg/Hart pic.twitter.com/V5lt8WoCXZ

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 26, 2022

Par la force d'un flux constant de nouveautés au sein de leurs catalogues, les plateformes de streaming - et plus directement Netflix -, ont révolutionnés le concept des séances dîtes " légères " du samedi soir, ces fameux petits plaisirs coupables qui nécessitaient un minimum d'investissement par le passé (se déplacer en salles où dans un vidéoclub) sont désormais disponible sans effort chaque semaine, produits - où acquis - à la chaîne et visibles pour un prix défiant toute concurrence.
Une autre époque, plus cynique aussi bien dans sa production que dans son rapport au spectateur, devenu une donnée chiffrée qu'il ne faut plus tant contenter qu'appâter mollement dans un confort artificiel, en espérant qu'il passe plus de temps chez soi que chez la concurrence.
Ce qui n'est pas fondamentalement désagréable la majorité du temps (chacun à un tant soit peu conscience de ce qu'il regarde... enfin on l'espère), prend une tournure méchamment irritante - pour ne pas dire révoltante - avec Me Time : Enfin seul ? de John Hamburg, buddy movie lessivé porté par un Kevin Hart dont le talent s'étiole à chaque production avec Netflix, et un Mark Wahlberg encore moins investi qu'à l'accoutumée - soit proche du néant d'un Transformers : The Last Knight.

Copyright Saeed Adyani/Netflix


Immense placement de produit ambulant pour la firme au Toudoum (avec un rappel incessant de tous les programmes populaires récents maison - Les Chroniques de Bridgerton en tête -, comme pour mieux valider inutilement le caractère devenu sacré de la plateforme, puisque à quoi bon promouvoir autant son catalogue quant on sait qu'il faut déjà y être abonné pour voir le film...), entre deux, trois rebondissements comico-désespérants (des aléas avec un puma, des usuriers pas commode, une pauvre tortue, la baraque d'un associé draguant bien trop la femme du héros où encore une imitation du festival Burning Man,...) visant une nouvelle fois à éprouver le virage " sérieux " qu'à pris la carrière de Hart ces derniers temps (Un papa hors pair et la série La Réalité en face, ironiquement dispo sur... Netflix); la péloche se rêve comme un wannabe Very Bad Trip dégainant quelques vérités sur la difficulté d'être parent tout en gardant du temps pour soi et sa " vie d'avant ", en suivant les aternoiements d'un super-papa (Hart), qui switche son quotidien de père au foyer avec sa femme architecte, le temps des vacances durant lesquelles il ne prend pas vraiment du temps pour lui et renoue avec son meilleur ami d'enfance (Wahlberg) - pour le pire et pour le pire.
Mais le problème est que la sauce - brouillonne - ne prend jamais et que le tout ressemble inlassablement à du remplissage d'un espace continuellement vide, faits de personnages, de rebondissements et de blagues tellement génériques qu'il est aisé de le boursoufler de placements de produit tout du long.

Copyright Saeed Adyani/Netflix


Malgré la bonhomie et l'alchimie comique réelles entre Hart et Wahlberg (qui ne fond que ressortir - en bien - leur panoplie humoristico-cool habituelle), impossible de ressentir un intérêt profond pour les mésaventures comiques de deux quadras qui se défient mutuellement pour s'améliorer, grandir individuellement aussi bien en tant qu'adultes (et donc père) qu'en tant qu'amis.
Il n'y aurait aucun mal au fond à lâcher quelques sourires face à un divertissement aussi volontairement inoffensif et gentiment irrévérencieux qu'un Me Time : Enfin seul ? qui ne va finalement nulle part, si tout le cynisme et le gâchis qu'il incarne ne nous était pas jeté en pleine poire avec un (faux) sourire en coin.
Les talents engagés méritent mieux, le spectateur sans doute encore plus - où pas.
Jonathan Chevrier