[CRITIQUE] : La Dégustation

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : Ivan Calbérac
Acteurs : Isabelle Carré, Bernard Campan, Mounir Amamra,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h22min.
Synopsis :
Adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Ivan Calbérac créée au Théâtre de la Renaissance en 2019.

Divorcé du genre bourru, Jacques tient seul une petite cave à vins, au bord de la faillite. Hortense, engagée dans l'associatif et déterminée à ne pas finir vieille fille, entre un jour dans sa boutique et décide de s'inscrire à un atelier dégustation...

Critique :

Comédie dramatico-romantique aussi touchante que douce-amère sur la rédemption, l'ouverture aux autres et la transmission, #LaDegustation ne pète pas dans la soie de l'originalité mais garde la même énergie que sur les planches tout en donnant un peu + de profondeur à ses thèmes. pic.twitter.com/h6ki6rcMep

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 30, 2022

Les mômes biberonés aux 90s que nous sommes auront une tendresse toute particulière à chaque film ayant en son casting Bernard Campan, l'un des trois Inconnus dont la carrière cinématographique aura réservé de jolies surprises, tant il s'est avéré aussi juste dans la comédie que dans le drame - à la différence de ses deux comparses.
Même si son pendant réalisateur, majoritairement conditionné par son duo avec Didier Bourdon, ainsi que leur trio avec Pascal Legitimus (excepté son mitigé La Face Cachée, qu'il a écrit et réalisé en solo), a été un tantinet moins heureux - L'Extraterrestre bordel -, il nous aura agréablement cueilli en début d'année avec Presque, co-écrit et co-réalisé avec le philosophe et écrivain suisse Alexandre Jollien, un joli et enthousiaste road movie qui ne cherche pas tant à se délester des figures imposées par son récit initiatique, qu'à mettre en images avec une sincérité désarmante, sa vision tendre du bon vivre ensemble.

Copyright Florent Drillon Mandarin & Compagnie


C'est dans cette veine feel good et sincère qu'il retrouve la merveilleuse Isabelle Carré avec qui il partageait déjà les planches, pour La Dégustation d'Ivan Calbérac, une adaptation de la pièce de théâtre éponyme créée au Théâtre de la Renaissance en 2019 - Molière de la meilleure comédie à la clé -, où il incarne un caviste divorcé et bourru ayant un gentil problème avec la bouteille - et l'argent, mais surtout la bouteille -, dont le quotidien va autant être bousculé par un jeune apprenti en réinsertion (excellent Mounir Amamra, lui aussi déjà présent à la distribution de la pièce) que par Hortense, une sage-femme douce et généreuse qui a toujours eu tendance à penser aux autres qu'à sa propre pomme.
Deux célibataires bousillés par la vie et en manque d'affection, mais qui ont eu la chance de se trouver et qui vont (re)goûter aux petits plaisirs de l'existence, sont donc le coeur de cette comédie dramatico-romantique aussi touchante que douce-amère sur la rédemption, l'ouverture aux autres et la transmission, qui conserve la même énergie que sur les planches tout en donnant un poil plus de profondeur à ses thèmes (le deuil impossible à surmonter, le désir avorté d'être mère, l'alcoolisme et son déni,...).
Rien de bien nouveau donc, mais il est facile de se laisser enivrer par ce petit bout de cinéma (littéralement, lui qui ne dépasse pas les 1h20 de bobines) délicat et humain qui met un point final à un été ciné 2022 qui a tout d'un excellent cru.
Jonathan Chevrier