Le coréen Park Chan-Wook est reparti de Cannes avec le Prix de la mise en scène pour ce film ; et c’est amplement mérité tant on est collé au siège à chaque plan. Ce film n’est pas d’une fulgurance narrative mais c’est une leçon de réalisation ; aucun plan n’est un hasard, Park Chan-Wook est un maitre en la matière. Comme dans « Parasite », sud-coréen aussi, il utilise une lecture verticale de l’espace. Dans le premier, la verticalité servait à décrire les strates d’une société fragmentée ; ici, elle sert à montrer la trajectoire descendante d’un désastre. Tout commence en haut d’une montagne, et le film se fermera en dessous du niveau de la mer. Tellement fier de cette allégorie hyper maline, il étire son final jusqu’à plus soif ; un peu trop à mon goût. En effet son film démarre tambour battant avec une incroyable densité narrative et formelle ; on frôle l’étouffement, on s’habitue, et on finit par s’ennuyer un peu dans sa dernière demi-heure. Pour le scénario, les pistes narratives se croisent et s’entrecroisent très longtemps donnant un climat de thriller sophistiqué nappé de romance. Complexe à suivre mais hyper captivant, c’est une forme moderne mais donc déjà vu de « Vertigo ».
Un superbe film formel qui aurait gagné en concision.
Sorti en 2022
Ma note: 14/20