De Olivia Wilde
Avec Florence Pugh, Harry Styles, Chris Pine
Chronique : Thriller SF et paranoïaque aux atours rétro, Don’t Worry Darling est à la fois bien écrit, joliment réalisé et solidement interprété. Sa réalisatrice Olivia Wilde crée avec Victory une vision fantasmée des banlieues pavillonnaires américaines (très inspirée de Palm Spring), une image d’Épinal aseptisée de l’American Way of life qu’elle va s’empresser de tordre pour vite suggérer que quelque chose ne tourne pas rond. Des questions affleurent comme autant de sources d’angoisse. Où vont les hommes, sur quoi travaillent-ils, pourquoi ne peut-on pas sortir de Victory?
Grâce à sa mise en scène graphique et inspirée, Olivia Wilde plonge progressivement son héroïne dans une troublante confusion, brouille sa perception, les musiques légères des fifties se confondent bientôt avec des airs plus tourmentés, les couleurs pastelles s’assombrissent, l’environnement réconfortant devient menaçant. Elle sait définitivement filmer et imposer une vision. Au-delà des rumeurs ayant entouré la production du film, elle exploite parfaitement le talent de « miss Flo » (Florence Pugh), une des actrices les plus complètes et inspirante de la nouvelle génération. Elle est encore une fois excellente, aussi bien pour traduire le climat anxiogène qui s’installe à Victory que pour véhiculer le message féministe et anti-patriarcal du film.
Si l’histoire elle-même manque d’un peu d’ampleur et que la dramaturgie peut apparaitre parfois un peu artificielle pour faire de Don’t Worry Darling un grand film, il impose indéniablement Olivia Wilde comme une réalisatrice qui compte.
Synopsis : La chronique d’une communauté isolée dans le désert californien en plein coeur des années 1950, au sein de laquelle une femme au foyer voit sa vie être chamboulée.