Rebecca Zlotowski dont les précédents films m’avaient semblé peu aboutis et pas assez écrit s’empare ici d’un sujet peu traité par le cinéma : le rôle de la belle-mère. Une femme, la quarantaine passée, rencontre un homme séparé, père d’une fille de 4 ans dont il s’occupe régulièrement. Entre la belle mère et la petite fille se tisse un lien particulier avec ses joies et ses difficultés. Et Rebecca Zlotowski, de manière très consciencieuse, voire didactique, car son cinéma reste très classique, s’applique à nous montrer tout ce qui constitue cette relation particulière. Appliquée mais peu cinématographique. Pourquoi ne pas se concentrer plus sur l’aspect mélodramatique de cette relation ; pourquoi ajouter à une problématique, déjà riche en soit, l’urgence de l’horloge biologique qui fausse aussi en partie cette relation ? Les dés sont pipées pour celle qui n’est pas mère et qui risque de ne jamais l’être. Au crédit du scénario, tout pathos est évité, au point que l’on en perd l’aspect mélodramatique de la situation ; peu de scènes touchantes au final, exceptée celle des adieux entre la petite fille et la belle-mère dans le parc. En effet, là où le film est le plus touchant et le plus profond, c’est sur un autre sujet : le besoin de laisser une trace après soit, de transmettre. Et en cela en titrant les enfants et non l’enfant, l’épilogue donne une réponse à l’absence de maternité ; et cet épilogue est réussi. Cependant pour arriver à cet épilogue, le scénario nous réserve une pirouette totalement inexpliquée, imprévisible et sans fondement. Comment arriver à justifier sa conclusion, en trichant un peu trop à mon goût.
Bon petit film grand public sur le sujet avec une Virginie Efira omniprésente sur les écrans et loin d’être toujours convaincante. Ces dernières années deux autres films français sur des sujets très proches ont été beaucoup éblouissants : « Pupille » et « La vraie famille ».
Sorti en 2022
Ma note: 12/20