Voilà un petit (télé)film de seulement 52mn qui a de quoi surprendre. Une production Marvel d'après un de ses superhéros peut-être les moins connus, à savoir Jack Russell dit the Werewolf créé en 1972 par Gerry Conway et Mike Ploog dans le Comic "Spotlight n°2" (dans "Dracula n°2" en 1974 en France). Ce loup-garou Marvel a pourtant quasi disparu des radars durant les années 80. L'autre surprise est que Kevin Feige, grand patron de Marvel a choisi comme réalisateur de ce projet un certain Michael Giacchino pour ce qui est sa première réalisation (à l'exception de son court métrage "Monster Challenge en 2018) puisqu'il est avant tout un des compositeurs de musique de films les plus demandés de Hollywood, d'abord très régulièrement pour le studio d'animation Pixar avec un premier pas chez les superhéros de "Indestructibles" (2004) de Brad Bird jusqu'au tout récent "Buzz l'Eclair" (2022) de Angus Maclane, puis surtout en entrant chez Marvel avec "Doctor Strange" (2016) de Scott Derrickson jusqu'au récent "Thor : Love and Thunder" (2022) de Taika Waititi. Le scénario est signé par deux auteurs maison, Heather Quinn productrice-scénariste de la série TV Marvel "Hawkeye" (2021-...), et Peter Cameron scénariste des séries TV Marvel "WandaVision" (2021) et "Moon Knight" (2022)...
Un groupe secret de chasseurs de monstres se réunissent en mémoire de leur chef Bloodstone en espérant être l'heureux élu qui récupérera sa relique de pouvoir. Mais pour la gagner, ils vont devoir s'affronter lors d'une compétition où ils doivent chasser un monstre. Cette quête à la relique ne va cependant pas se dérouler dans les règles établies... La veuve Bloodstone est incarnée par Harriet Sansom Harris qui a déjà croisé des monstres dans "Les Valeurs de la Famille Adams" (1993) de Barry Sonnenfeld et vue récemment dans "Phantom Thread" (2017) et "Licorice Pizza" (2022) tous deux de Paul Thomas Anderson. Parmi les chasseurs citons Gael Garcia Bernal vu récemment dans "It Must Be Heaven" (2019) de Elia Suleiman, "Cuban Network" (2020) de Olivier Assayas,ou "Old" (2021) de M. Night Shyamalan, Laura Donnelly surtout aperçue dans des séries TV à l'exception des films "The Program" (2015) de Stephen Frears et "Tolkien" (2019) de Dome Karukoski, Leonardo Nam également abonné aux apparitions télé mais aperçu aussi dans les films "Fast and Furious : Tokyo Drift" (2006) de Justin Lin et "Yes Day" (2021) de Miguel Arteta, Kirk R. Thatcher dans un de ses rares rôles car avant tout un créateur-scénariste des émissions Muppet (2002-2020), Eugenie Bondurant vue notamment dans "Fight Club" (1999) de David Fincher, "Hunger Games : la Révolte 2" (2015) de Francis Lawrence et "Conjuring 3 : Sous l'Emprise du Diable" (2021) de Michael Chaves, puis n'oublions pas Carey Jones acteur occasionnel mais surtout superviseur Effets Spéciaux qui fait de temps à autre l'acteur, il a par exemple travaillé pour les films "Predators" (2010) de Nimrod Antal, "C'est la Fin" (2013) de Evan Goldberg et Seth Rogen ou "Captive State" (2019) de Rupert Wyatt... Un petit film qui fait plaisir à plus d'un point de vue, d'abord il démontre que Marvel cherche encore à se réinventer, et que le mélange genres est souvent gage de créativité. Ainsi le film lorgne fortement du côté de la Universal Monsters (Tout savoir ICI !) de "Dracula" (1931) de Tod Browning à "La Maison de Dracula" (1945) de Erle C. Kenton en passant par "Frankenstein" (1931) et "L'Homme Invisible" (1933) tous deux de James Whale et évidemment "Le Loup-Garou" (1941) de George Waggner, avec ce Noir et Blanc "vieilli" numériquement pour se rappeler la pellicule argentique de l'époque, les décors gothiques et cette atmosphère brumeuse qui renvoie au mystère et à l'angoisse.
L'histoire est assez basique au départ, un groupe de chasseur, une cible et une récompense mais le film bifurque de façon maline même si l'affiche dévoile le twist un peu bêtement. Le suspense n'est donc pas vraiment présent, dommage d'autant plus que les personnages secondaires, pourtant un panel de gueules réjouissantes et inspirées, sont très sous-exploités. On peut aussi tiquer sur le lycanthrope, à la fois trop simpliste ou humanoïde, et qui manque sans doute d'une dimension plus "horrifique" mais on aime le jeu entre gros plan et hors-champ sur son personnage. Par là même la mise en scène joue admirablement avec les ombres et lumières avec une réelle mie en valeur des décors pourtant minimalistes. Les scènes d'action sont efficaces et si l'effroi se marie idéalement à ce climax d'outre-tombe il est compensé par une dérision constante qui fait d'ailleurs plus hommage à la Universal ou à la Hammer qu'à l'écurie des superhéros Mavel. En prime un autre monstre original qu'on aimerait revoir avec plaisir. Résultat, une petite gourmandise pour Halloween signée Marvel qui vaut le détour en espérant que cela ouvrira à des films moins engoncés dans le canevas du MCU. Un très bon moment.
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 13 ans :