Un grand merci à Warner Bros. Entertainment France pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le 4k UHD blu-ray de la minisérie « Chernobyl » de Johan Renck.

« Un monde juste est un monde normal. Et il n’y avait vraiment rien de normal à Chernobyl »

26 avril 1986, l’histoire vraie de la pire catastrophe causée par l’homme et de ceux qui ont sacrifié leur vie pour sauver l’Europe du drame. L’explosion d’un réacteur à la centrale nucléaire de Chernobyl, en Ukraine, a de terribles conséquences aussi bien sur le personnel de l’usine, que sur les équipes de secours, la population et l’environnement…

« Combien nous coutent les mensonges ? Ce n’est pas tant que nous en entendions mais plutôt que nous ne soyons à force plus capables de distinguer la vérité »

Les terribles batailles qui font rage actuellement en Ukraine, et notamment autour de la centrale de Zaporijjia – plus grande centrale nucléaire d'Europe – nous renvoient forcément à la tragédie qui s'est jouée trente cinq ans plus tôt dans ce même pays. Souvenons-nous. Le 26 avril 1986, alors que l'URSS vit sans le savoir ses derniers feux, une explosion retentit dans le cœur de l'un des réacteurs de la centrale nucléaire de Chernobyl, sise dans un coin reculé et paisible de l'Ukraine. Un drame inédit dans l’Histoire de l'humanité puisqu'il s'agit de la première catastrophe nucléaire civile de cette ampleur (niveau maximal sur l’échelle internationale des évènements nucléaires). Avec en suspens cette question qui a longtemps plané de savoir si ce drame était le fruit d'une erreur humaine ou d'un problème matériel.  Mais surtout, malgré l'omerta et le blaq out savamment entretenus par les autorités soviétiques, la catastrophe prend rapidement une tournure internationale puisque les nuages de pollutions radioactives se déversent alors à grande échelle sur tout le continent européen, représentant une menace sanitaire majeure pour les populations. Créée par Craig Mazin et produite par HBO, la mini série « Chernobyl » propose donc de revivre en immersion ce terrible événement.

« Pour ce que Diatlov a fait, il ne méritait pas la prison. Il méritait la mort. »

Articulée en cinq épisodes d'une cinquantaine de minutes chacun, « Chernobyl » revient ainsi chronologiquement sur ces événements, depuis l'heure de l'explosion du réacteur jusqu'à la fin du procès qui s'est finalement tenu un an plus tard pour tenter d’en définir les responsabilités. Ce qui frappe de prime abord, c'est la qualité de la reconstitution. Des costumes aux décors, le soin apporté jusque dans les moindres détails visuels participe à la volonté immersive du créateur, qui ne glisse jamais du côté du sensationnalisme. Mais surtout, la série s'appuie sur un scénario aussi minutieux que malin qui aborde la catastrophe tant du plan humain en s'intéressant aux sort des citoyens de base (pompiers, personnels de la centra   le, leurs familles) que du point de vue des autorités administratives et politiques. En cela, « Chernobyl » fait le choix de la plus grande transparence en montrant clairement la réalité de la gestion de la crise et de la chaine des dysfonctionnements : volonté délibérée des autorités a tous les niveaux jusqu'au sommet de l'état de mentir et de minimiser la réalité de la situation pour ne pas être inquiéter ; panique et improvisation dans la gestion de cette crise inédite avec sacrifice délibéré d'un certain nombre d'hommes (mineurs, personnels de la centrale, militaires) ; évacuation à la hâte des habitants et extermination préventive de tous les animaux (domestiques ou sauvages) de la zone. Et surtout pressions contre les enquêteurs pour ne pas que la responsabilité soit reportée in fine sur l'état soviétique. Mais « Chernobyl » brille aussi par sa faculté à vulgariser les éléments les plus techniques pour les rendre compréhensibles au plus grand nombre. Alors bien sûr, on pourra toujours dire que le scénario prend des libertés avec la réalité (la mise au ban puis le suicide du héros par exemple, largement erroné) mais ce parti pris permet au final de renforcer la dramaturgie de l'ensemble. En cela, le pari des créateurs de la série est gagné puisqu'ils réussissent ici l'exploit de mettre des images sur l'indicible et sur ce qui était jusque là à peine imaginable, et ce d’autant plus que les autorités se sont évertuées à cacher. Une formidable réussite donc que cette minisérie aussi prenante que traumatisante, et qui se révèle immédiatement addictive. A voir absolument. 

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Le 4k UHD Blu-ray : La minisérie est présentée en version originale anglaise (5.1) ainsi qu’en version française et espagnole (toutes deux 5.1). Des sous-titres français, neerlandais, espagnols, danois, suédois, norvégiens, finlandais et coréens sont également disponibles.

Côté bonus, la minisérie est accompagnée des modules « Dans les coulisses des épisodes 1, 2, 3 (7 min.), « Qu’est-ce que Tchernobyl » (2 min.), « Rencontrez les acteurs principaux : Jared Harris, Stellan Skarsgård et Emily Watson » (6 min.), « Dans les coulisses des épisodes 4 et 5 » (7 min.), « Derrière la caméra - Le réalisateur Johan Renck » (2 min.), « Du scenario à l’écran : Les plongeurs » (2 min.) et « Le moment crucial : Le procès » (2 min.).

Édité par Warner Bros. Entertainment France, « Chernobyl » est disponible en 4k UHD blu-ray depuis le 7 septembre 2022. La minisérie était déjà disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 2 octobre 2019.

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