[CRITIQUE] : Bros

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : Nicholas Stoller
Acteurs : Billy Eichner, Luke MacFarlane, TS Madison,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h56min.
Synopsis :
L’histoire de deux hommes dont la relation pourrait, peut-être, se transformer en une grande histoire d’amour. Peut-être. Il faut dire que ce sont des hommes très occupés.



Critique :

Sarcastique, mélancolique et tocuhant à la fois, #Bros est un bonheur de comédie romantique qui dépoussière le genre tout en ne reniant jamais son héritage purement Hollywoodien, un film positif qui réussit à être aussi bien hystériquement désopilante et desinvolte que sincère pic.twitter.com/bTDJOsU7pB

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 19, 2022

Il y a quelque chose de profondément ironique dans le fait de voir Universal Pictures dégainer, à quelques semaines d'intervalles, deux comédies romantiques aussi diamétralement opposées que Ticket to Paradise de Ol Parker, et Bros signé Nicholas Stoller, tant la première incarne tout ce qu'il y a de plus ronronnant dans la formule made in America là où la seconde déjoue gentiment tous ses pièges sans pour autant totalement s'extirper de son moule.
À tel point que l'on pourrait presque voir en Billy Eichner (dont la vulnérabilité avait déjà été effleurée dans la série Hulu Difficult People), vedette et co-scénariste du film avec Stoller, la relève d'un tandem Roberts/Clooney en charentaises, au sein de la comédie romantico-névrotique moderne, tant il semble incarner ici le cocktail parfait entre le côté pop-bonbon des péloches made in 80s/90s (pensez Nora Ephron), et celui plus décomplexé et conscient de soi de la méthode Apatow, dans ce qui peut se voir comme une célébration maladroite mais bien intentionnée de la communauté LGBTQ +.

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Fonctionnant à la fois autant comme une satire que comme une lettre d'amour au genre - et à la communauté LGBTQ + dans son ensemble -, ce beau chaos - faussement - désorganisé mais positif et optimiste, dont le coeur est vissé sur une émouvante romance entre deux hommes que - raiment - tout oppose (un quarantenaire névrosé a l'humour mordant et un adepte du CrossFit sensible et plutôt nonchalent), touche avec drôlerie et sérieux aux thèmes de l'inadéquation masculine, la difficulté de s'engager sentimentalement, de l'homophobie intériorisée où même de ce que cela signifie réellement être queer dans la société moderne.
Une oeuvre qui a pleinement conscience de son importance au sein d'une production annuelle où la représentation est balbutiante, mais qui ne brade pas pour autant son écriture (loin d'être facile malgré son côté romcom, d'autant qu'elle prend le parti de soigner le moindre de ses personnages) ni même ses envolées humoristico-puériles souvent tordantes, tout en étant emprunt d'une attitude rafraîchissante et désinvolte envers les approches non monogames et non hétéronormatives du sexe et des rencontres.
Sarcastique, mélancolique et doux à la fois, Bros est un bonheur de comédie romantique qui ne renie jamais son héritage purement Hollywoodien, et qui réussit joliment à être hystériquement désopilante et sincère.
Une vraie et belle surprise.
Jonathan Chevrier