[CRITIQUE] : Raymond & Ray

[CRITIQUE] : Raymond & Ray

Réalisateur : Rodrigo García
Acteurs : Ewan McGregor, Ethan Hawke, Maribel Verdú, Sophie Okenodo,...
Budget : -
Distributeur : Apple TV Plus France
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h40min
Synopsis :
Raymond et Ray sont deux demi-frères qui ont toujours vécu dans l’ombre d’un mauvais père. Pourtant, ils ont gardé leur sens de l’humour et les funérailles de leur père sont l’occasion pour eux de se réinventer, entre colère, douleur, folie et amour.


Critique :

Se nourrissant des douloureuses cicatrices d'un passé qui ne cesse de les rouvrir autant que des conversations profondes qui lient chacun des personnages, #RaymondAndRay incarne un drame certes conventionnel mais poignant dominé par la solide prestation du tandem McGregor/Hawke. pic.twitter.com/Mw1kNcWFbD

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 22, 2022

Dans l'ombre des autres plateformes, Apple TV + s'est forgé lentement mais sûrement la jolie réputation de fournir d'excellents et puissants drames familiaux, de l'oscarisé CODA à Cha Cha Real Smooth en passant par le touchant Parker, le catalogue cinématographique de la firme devient de plus en plus solide et commence à rattraper son retard sur celui des séries originales... tant mieux.
Nouvelle preuve avec l'arrivée du Raymond & Ray de Rodrigo García, modeste et intime chronique d'un deuil difficile pour deux demi-frères que tout oppose - qui donnent leurs prénoms au titre -, fils d'un père violent et raciste, Harris, sur lequel ils en apprennent des belles après plusieurs décennies passés loin de sa haine, au moment où ils convoqués dans l'ancienne maison familiale pour l'enterrer - un souhait de leur géniteur avant de mourir.
Après avoir porté le fardeau de grandir sous sa cruauté, ils vont désormais devoir, ensemble - ce qui leur rappelle encore plus la douleur de leur passé -, assouvir sa dernière volonté...

[CRITIQUE] : Raymond & Ray

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Alors que les frères s'occupent des derniers détails de l'enterrement et creusent la tombe, ils rencontrent une poignée de personnes avec lesquelles leur père a interagi au cours des dernières années de sa vie, de son amante (qui héritera de la maison) à un prêtre éclectique et charmant en passant par une infirmière qui l'a soigné dans ses derniers jours voire même plusieurs surprises familiales - ils ne sont pas les seuls enfants du bonhomme.
Se nourrissant des douloureuses cicatrices d'un passé qui ne cesse de les rouvrir autant que des conversations profondes qui lient chacun des personnages - et surtout de ses deux héros psychologiquement et physiquement abîmés -, Raymond & Ray se fait un beau moment de cinéma certes un poil convenu mais poignant sur la gestion du deuil et des souvenirs, la rédemption et le pardon mais également sur notre acceptation des vérités que la vie nous assène autant que sur l'acceptation de qui l'on est réellement.
On nage dans un bain férocement familier donc et pourtant le cocktail fait sensiblement son office, bien aidé par les partitions à la fois réservée et puissante d'Ewan McGregor, et celle plus exubérante et à fleur de peau d'Ethan Hawke, dont l'alchimie solide brille sous les sonorités jazzy et mélancolique de Jeff Beal.
Une petite séance agréable, et encore plus en ces heures pluvieuses d'automne.
Jonathan Chevrier 
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