3ème long métrage pour Julius Avery après le prometteur "Son of a Gun" (2014) et le jouissif "Overlord" (2018). Pour ce nouveau projet il s'attaque au monde des super-héros en mode indé mais avec une des plus grandes stars du film d'action en tête d'affiche. Pas de manga ou de comics adaptés ici, il s'agit d'une histoire originale (à défaut d'être complètement innovante !) avec un scénario signé de Bragi Schut auquel on doit entre autre "Le Dernier des Templiers" (2011) de Dominic Sena et "Escape Game" (2019) de Adam Robitel... Sam, 13 ans, qui vit désormais seul avec sa mère est passionné par le Samaritain un super-héros mort depuis 25 ans. Malgré tout il est aussi assez fasciné par le caïd du coin, Cyrus, qui commence à le prendre sous son aile alors que ce dernier est au contraire un fan de Némésis qui était le frère et l'ennemi du Samaritain. Alors que Cyrus s'impose en successeur de Némésis et qui enfonce la ville dans le chaos Sam pense avoir reconnu et retrouvé le Samaritain : M. Smith son voisin éboueur...
Le rôle titre est donc logiquement incarné par Sylvester Stallone qui revient au super-héros dans un film qui n'a pas le statut de blockbuster comme "Les Gardiens de la Galaxie Vol.2" (2017) et "The Suicide Squad" (2021) tous deux de James Gunn, mais rappelons que la star a déjà joué auparavant dans des films qu'on pourrait assimiler au genre, par exemple et pourquoi pas "Judge Dredd" (1995) de Danny Cannon. Son jeune fan est interprété par le tout aussi jeune Javon "Wanna" Walton surtout vu dans des séries TV dont "Utopia" (2020), "Euphoria" (2019-2022) et "The Umbrella Academy" (2022) tandis que sa maman est jouée par Dascha Polanco remarquée dans la série TV "Orange is the New Black" (2013-2019) et vue depuis dans "Joy" (2015) de David O. Russell, "The Irishman" (2019) de Martin Scorcese et "D'où l'on Vient" (2021) de Jon M. Chu. Un pseudo-allié du gamin est joué par Martin Starr essentiellement reconnu dans des films du genre d'abord dans "L'Incroyable Hulk" (2008) de Louis Leterrier et la trilogie "Spider-Man" (2017-2021) de Jon Watts. Les méchants sont menés par Pilou Asbaek acteur danois qui retrouve le réalisateur après "Overlord" (2018), vu récemment en caméo dans "Uncharted" (2022) de Ruben Fleischer et qui retrouve après "Ben-Hur" (2016) de Timur Bekmambetov son partenaire et "soldat" Moisés Arias vu dans "La Stratégie Ender" (2013) de Gavin Hood, l'excellent "Monos" (2019) de Alejandro Landes et plus récemment "The King of Staten island" (2020) de Judd Apatow, puis enfin n'oublions pas la belle méchante Sophia Tatum aperçue auparavant dans "Fast and Furious 9" (2021) de Justin Lin... Un film de super-héros qui s'éloigne des Marvel et DC, moins de spectaculaire, moins de fantastique, plus de viscéral et de réalisme lorgnant donc plus vers des "Incassable" (1999) de M. Night Shyamalan, "Chronicle" (2012) de Josh Tank, "On l'appelle Jeeg Robot" (2017) de Gabriele Mainetti ou récemment "The Innocents" (2022) de Eskil Vogt. Mais à y regarder de plus près en vérité ce film est un peu un fake car si le film reprend à son compte plusieurs paramètres inhérents au genre comme la Némésis, le super-pouvoir, l'arme surnaturelle... etc...
On s'aperçoit surtout que la partie "super-héros" est de bien moindre importance que la partie "polar social" façon Vigilante comme par exemple un "Bluebird" (2018) de Jérémie Guez soit un justicier qui vit en secret à l'écart du monde qui s'attache à un môme ce qui va l'obliger à agir à l'insu de son plein gré. Et si on retire le marteau de l'équation ce film n'a plus rien de franchement super-héros. Le gamin est forcément un exclu, d'une famille évidemment pauvre et monoparentale, séduit par des méchants mais il faut le sauver de lui-même... etc... Le héros est certe un peu trop monolithique et mutique symbolisé par les grognements inspirés (?!) de Stallone mais ce dernier offre tout le charisme et l'empathie nécessaire au personnage même si les moins néophytes devineront le twist bien avant. Le scénario est donc relativement classique mais reprend plutôt efficacement les ingrédients des genres, film de super-héros + vigilante. Il reste encore des clichés ou des inepties qui agacent un temps soit peu, comme le héros qui lâche la massue de façon complètement incompréhensible ou le suspense intenable du dernier souffle tandis que l'appel au chaos est un peu trop sous influence de Bane dans "The Dark Knight Rises" (2012) de Christopher Nolan et du "Joker" (2019) de Todd Phillips. Mais on note des effets spéciaux et notamment pyrotechniques très médiocres et pas digne d'une production à 90 millions de dollars ; on est loin du film de super-héros d'auteur et indé. En conclusion, un film construit en reprenant les éléments phares de deux genres types de films, mixés le tout et vous obtenez un film hybride pas déplaisant bien au contraire mais sans panache et auquel il manque 2-3 trucs, comme des effets pyrotechniques dignes, des scènes d'action un peu plus inspirés et une dimension super-vilain plus appuyée. Néanmoins c'est un bon divertissement.
Note :
10/20