Avec : Eden Dambrine, Gustav De Waele, Émilie Dequenne, Léa Drucker,...
Distributeur : Diaphana Distribution
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Belge, Français, Néerlandais.
Durée : 1h45min
Synopsis :
Léo et Rémi, 13 ans, sont amis depuis toujours. Jusqu'à ce qu'un événement impensable les sépare. Léo se rapproche alors de Sophie, la mère de Rémi, pour essayer de comprendre…
Jamais sensationnaliste dans sa façon d'aborder le drame social, #Close confirme Dhont comme le cinéaste qui a le mieux compris les affres de l'adolescence et il nous les délivre à fleur de peau. Avec sensibilité et émotion, il nous invite à repenser les normes. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/CLt9ff53mq
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 27, 2022
Avec Girl, Lukas Dhont a fait le tour du monde et conquis les cœurs des cinéphiles et des critiques. L’attente était donc doublée pour son deuxième long-métrage, Close, qui a obtenu le Grand Prix lors du dernier festival de Cannes. À seulement trente et un ans, le cinéaste belge s’affirme comme le maître d’un cinéma queer populaire. Il s’aide de l’adolescence, un moment charnière dans une vie, pour mieux sonder les questionnements autour de l’identité.
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Léo et Rémi sont inséparables. Dans un champ de fleurs, la blondeur de l’un et les cheveux bruns de l’autre se détachent du cadre, tandis que leur imagination s’affole et les enveloppe d’une douce candeur. C’est le temps de l’enfance, un temps béni car l’extérieur est protéiforme et surtout, inoffensif. Les questionnements intérieurs, amenés par les regards extérieurs n'existent pas encore. La vie est aussi fluide qu’un travelling.
L’école est souvent vectrice de souffrance, et le récit de Close ne fait pas exception. C’est à la rentrée que le poison va se répandre et élaborer un éloignement progressif entre les deux amis. Alors que la mise en scène les rassemble souvent sur un même plan, pour signifier leur proximité intime mais aussi — comme dans Girl — pour magnifier les mouvements du corps, une phrase va jeter un pavé dans la mare et les éloigner, premier pas vers le drame. « Vous êtes ensemble ? » demande, d’un rire étouffé, une de leur camarade. Et c’est le drame, leur bulle intime s’effondre. D’un coup, le regard extérieur s'immisce entre eux et essaie de donner une signification sexuelle dans une société hétéronormée. Si deux adolescents, d’apparence masculine, ont l’air trop proche, il y a forcément anguille sous roche.
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On peut reprocher à Lukas Dhont d’être peu subtil avec ses choix symboliques. Le champ de fleurs comme métaphore du deuil : les fleurs fanent mais renaissent après un dur labeur, la vie continue. Le hockey comme univers violent et masculin, un moyen de renforcer la virilité quand celle-ci est questionnée par les autres, mais surtout parce que le casque et la cage devant le visage permettent de se cacher du regard des autres. La campagne comme un jeu d’enfant illimité, l’école comme une barrière invisible où l’enfance s’y percute et tombe, vaincue. Cependant, Close n’est jamais sensationnaliste dans sa façon d'aborder le drame social. C’est par le biais de l’intime, avec une caméra qui ne lâche jamais ses protagonistes, que l’émotion explose et laisse échapper une peine commune : la souffrance des adolescent⋅es, dans cette société si étriquée qu’elle refuse ceux et celles qui sortent du rang.
Avec Close, Lukas Dhont confirme qu'il est le cinéaste qui a le mieux compris les affres des adolescent·es et il nous les délivre, à fleur de peau. Avec sensibilité et émotion, il nous invite à repenser les normes.
Laura Enjolvy