[CRITIQUE] : Comedy Queen

Par Fuckcinephiles

Réalisatrice : Sanna Lenken
Avec : Sigrid Johnson, Oscar Töringe, Anna Bjelkerud,…
Distributeur : Les Films du Préau
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Suédois.
Durée : 1h33min
Synopsis :
Dans la vie, il y a deux catégories de personnes : celles qui sont naturellement drôles et celles qui peuvent apprendre à le devenir... Sasha, 13 ans, appartient à la deuxième catégorie. Pour ne surtout pas ressembler à sa mère qui était toujours triste, elle décide de devenir une reine du stand-up et de faire à nouveau rire son père !


Critique :

Traitant de sujets difficiles tout en ne laissant jamais le drame obscurcir la légèreté de ce douloureux passage à l'âge adulte,#ComedyQueen est un petit bout de cinéma gentiment logé entre le mélo poignant et la comédie loufoque et attachante, porté par la solaire Sigrid Johnson pic.twitter.com/RBL0MNsJmd

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 2, 2022

La magie des coming-of-age movie tient souvent à peu de choses, un où une héroïne furieusement empathique, un cadre qui titille savamment notre nostalgie où même une ambiance gentiment réconfortante.
En ce sens, le second long-métrage de la cinéaste suédoise Sanna Lenken, Comedy Queen, adapté du roman éponyme de Jenney Jägerfield - La Reine de la comédie par chez nous -, fait partie de ces projets que l'on veut instinctivement aimer - même s'il ne nous facilite pas les choses pour autant.
Paradoxalement, c'est précisément parce que la narration se fait plus complexe et tortueuse que la moyenne - d'une manière suffisamment originale pour marquer -, épousant les codes du genre tout en s'en éloignant savamment, que l'expérience de cette mise en abîme dans mes tourments de l'adolescence et du deuil que le film, incarne se fait à la fois un brin déroutante mais aussi et surtout profondément attachante.

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Tout comme pour son premier effort, My Skinny Sister, Lenken préfère blâmer avec malice les concepts dépassés de normalisation psychologique plutôt que de les remettre en question, au sein d'une tragicomédie où une gamine courageuse de treize ans qui, pour surmonter sa tristesse, ses pensées confuses mais avant tout le décès d'une mère dépressive à laquelle elle ne veut pas ressembler (et qui prend son choix d'en finir comme une véritable trahison), suit sa propre " liste de survie " dont le point d'orgue est autant de faire rire son père tout aussi effondré, que de devenir une reine du stand-up.
Traitant de sujets difficiles (dépression, stress parental, anxiété adolescente, deuil, suicide,...) tout en ne laissant jamais le drame obscurcir la légèreté de ce douloureux passage à l'âge adulte, le film ne serait cependant rien sans la partition magnétique et solaire de la jeune Sigrid Johnson.
Elle est le phare émotionnel saisissant de ce petit bout de cinéma gentiment logé entre le mélodrame poignant et la comédie loufoque mais (très) attachante, une ode à la résilience où l'humour est capable de guérir toutes les blessures, même les plus intimes.
Jonathan Chevrier