De Tarik Saleh
Avec Tawfeek Barhom, Fares Fares, Mohammad Bakri
Chronique : Un peu seul contre tous, je n’avais pas accroché plus que ça à Le Caire Confidentiel, trop dense et confus malgré ses indéniables qualités formelles. La Conspiration du Caire, nouveau thriller de Tarik Saleh, m’a autrement convaincu. Grâce à un récit fluide aux rebondissements nombreux mais maîtrisés, le réalisateur égyptien nous embarque dans un jeu d’infiltration et d’espionnage au cœur de l’élite de l’enseignement coranique.
S’il n’est pas toujours aisé de comprendre d’emblée les aspirations de chacun et les desseins qui se cachent derrière chaque coup joué, on finit par s’y retrouver. Une écriture au cordeau, sans temps mort, et un scénario jouant sur deux tableaux y contribuent grandement. Le film parvient ainsi à trouver un bel équilibre entre la conspiration politico-religieuse et le parcours intime d’un gamin qui perd son innocence en s’y trouvant mêlé malgré lui. La Conspiration du Caire offre une lecture sans concession d’une Egypte politique corrompue et de son rapport aux instances religieuses, doublée d’une histoire d’apprentissage trépidante au cœur d’une institution pas avare en hypocrites et faux dévots.
La réalisation est en outre sublime, la cinématographie ambitieuse, riche de plans aériens bluffants, très picturaux, se servant au mieux du superbe décor que constitue la secrète université religieuse al-Azhar.
Tarik Saleh signe avec La Conspiration du Caire un thriller politico-religieux complexe, courageux, beau et ambitieux.
Synopsis : Adam, simple fils de pêcheur, intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, épicentre du pouvoir de l’Islam sunnite. Le jour de la rentrée, le Grand Imam à la tête de l’institution meurt soudainement. Adam se retrouve alors, à son insu, au cœur d’une lutte de pouvoir implacable entre les élites religieuse et politique du pays.