De Lukas Dhont
Avec Eden Dambrine, Gustav De Waele, Emilie Dequenne
Chronique : Drame d’une grande délicatesse, Close raconte l’amitié entre deux jeunes garçons, une amitié forte donc suspecte, mise à mal par les injonctions à la « normalité » de la cour du collège, les brimades et les moqueries. Avec une formidable authenticité, Lukas Dhont raconte comment le harcèlement et les insinuations, même légers, conduisent Léo et Rémi à modifier leur comportement pour in fine s’éloigner l’un de l’autre. Le réalisateur saisit cruellement, par les silences et les regards, l’insécurité que des gamins de cet âge-là peuvent ressentir lorsqu’ils dénotent du reste de leur classe. Cela fait de Close une œuvre intime et sans doute très personnelle.
Sa mise en scène, toujours très proche de ses personnages et de leurs sentiments, baigne dans une belle lumière d’été, mettant en valeur ses extérieurs bucoliques et en particulier les très beaux champs de fleurs que cultive la famille de Léo.
Et si Close est si criant de vérité, c’est qu’il est porté par une infaillible direction d’acteurs. Le film révèle deux jeunes comédiens impressionnants et pouvait difficilement trouver mieux que Léa Drucker et Emilie Duquenne pour incarner la douceur et la douleur maternelle.
Peut-être que le scénario aurait mérité de creuser un peu plus longtemps la relation fusionnelle entre les garçons et la perception qu’en ont leurs proches plutôt que de rapidement passer dans l’après et la gestion de la culpabilité, mais Close se révèle être un mélodrame fort et émouvant. On comprend le prix du Jury obtenu à Cannes.
Synopsis : Léo et Rémi, 13 ans, sont amis depuis toujours. Jusqu’à ce qu’un événement impensable les sépare. Léo se rapproche alors de Sophie, la mère de Rémi, pour essayer de comprendre…