De Clovis Cornillac
Avec Léa Drucker, Benoît Poelvoorde, Alice Isaaz
Chronique : Adaptation du très cinématographique roman de Pierre Lemaitre et suite assez lointaine de Au revoir La Haut, Couleur de l’Incendie ne surprend pas particulièrement par son audace formelle ni l’inventivité de sa mise en scène. Le film de Clovis Cornillac n’en demeure pas moins une très solide adaptation, fidèle et soignée, qui sans élever le (très bon) matériau original ne le trahit pas et lui rend justice.
L’intrigue est efficacement retranscrite sur grand écran, permettant au réalisateur de brosser un beau portrait de femme et le récit d’une émancipation nourrie par un impérieux esprit de revanche. Léa Drucker prend la suite de Emilie Duquenne dans le rôle de Madeleine Péricourt, elle lui apporte un joli classicisme et une farouche détermination. Elle est très convaincante mais c’est surtout Poolevorde, en salaud pathétique qui emporte le morceau.
Cornillac a peut-être moins de talent que Dupontel derrière la caméra, mais il a du cœur et sans doute moins d’ego (il a le bon goût de se donner un rôle qui lui convient). Son film est certes académique, mais à dessein, et il lui donne le souffle d’un cinéma populaire qu’il défend ardemment. Couleur de l’Incendie est au final aussi palpitant que le roman dont il est adapté, et c’est une réussite en soit.
Synopsis : Février 1927. Après le décès de Marcel Péricourt, sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière. Mais elle a un fils, Paul, qui d’un geste inattendu et tragique va la placer sur le chemin de la ruine et du déclassement. Face à l’adversité des hommes, à la corruption de son milieu et à l’ambition de son entourage, Madeleine devra mettre tout en œuvre pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d’autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui va ravager l’Europe.