Ex-flic devenu spécialiste du polar musclé depuis "Gangster" (2002) en passant par "36 Quai des Orfèvres" (2004) ou "Carbone" (2017), Olivier Marchal revient pour un second film hors salles obscures après son dernier film "Bronx" (2020) sur Netflix, cette fois il signe un nouveau polar pour la plateforme Prime Video. Le réalisateur-scénariste adapte le roman "Mortels Trafics" (2017) de Pierre Pouchairet, Prix du Quai des Orfècres. Sur et pour ce film l'ex-flic offre une première expérience cinéma à son confrère, Christophe Gavat malheureusement connu pour avoir été l'adjoint de Michel Neyret, patron de la Police Judiciaire de Lyon mis en examen pour corruption (pour faire court !), également mis en examen dès 2013 et relaxé en 2018. Cet ex-policier a écrit alors le livre "96 Heures, un Commissaire en Garde à Vue" (2013) qui a justement été adapté en téléfilm par Olivier Marchal avec "Borderline" (2015). Précisons que Olivier Marchal reste un réalisateur de polar mais il est un acteur plus éclectique et notamment de comédie comme dans les récents "Ibiza" (2019) de Arnaud Lemort et "Papi Sitter" (2020) de Philippe Guillard... Sara, responsable de section à la Brigade des Stups de Toulouse enquête sur un Go Fast entre l'Espagne et la France au sein duquel son ancien amant, Raynal, est infiltré. En parallèle, Richard chef de la Crim à Paris enquête sur le meurtre sauvage de deux adolescents dans un hôpital. Quand il s'avère que les deux affaires semblent liées, Sara et Richard vont devoir collaborer...
Sara des Stups est incarnée par Sofia Essaïdi, révélée par la Star Academy 2003, vue depuis au cinéma dans "Iznogoud" (2005) de Patrick Braoudé, "La Clinique de l'Amour" (2012) de Artus de Penguern et "Mea Culpa" (2014) de Fred Cavayé, tandis que Richard de la Crim est joué par Assaâd Bouab surtout remarqué dans "Indigènes" (2006) et "Hors-La-Loi" (2010) tous deux de Rachid Bouchareb, et retrouve après "Made in France" (2015) de Nicolas Boukhrief son partenaire Nassim Lyes vu récemment dans "Le Dernier Mercenaire" (2021) de David Charhon retrouvant aussi après "Vaurien" (2018) de Mehdi Senoussi l'acteur Francis Renaud, acteur fétiche de Olivier Marchal dans tous ses films à l'exception de "Carbone" (2017) et qu'il retrouve aussi après "Papi Sitter" (2020), lui-même retrouve après "Aux Yeux de Tous" (2012) de Cédric Jimenez l'acteur Olivier Barthélémy vu dans "Truands" (2005) de Frédéric Schoendoerffer et "Notre Jour Viebdra" (2009) de Romain Gravas, puis Renaud retrouve aussi après "R.T.T." (2009) de Frédéric Berthe son partenaire Philippe Corticchiato, surtout connu comme le DJ Corti populaire via l'émission TV "Tout le Monde en Parle" (2004-2006) de Thierry Ardisson, mais aperçu déjà au cinéma notamment dans "Permis de Construire" (2022) de Eric Fraticelli après lequel il retrouve le charismatique Simon Abkarian vu récemment en uniforme bleu dans "Selon la Police" (2022) de Frédéric Videau, il retrouve après "Colt 45" (2014) de Fabrice Du Welz l'acteur Moussa Mansaly vu récemment dans "Placés" (2022) de Nessim Chikhaoui et "Petaouchnok" (2022) de Edouard Deluc. Citons encore Alberto Ammann vu dans "Cellule 911" (2009) de Daniel Monzon, "Eva" (2011) de Kike Maillo ou "Invasor" (2012) de Daniel Calparsoro, Nicolas Cazalé vu dans "Le Fils de l'Epicier" (2007) de Eric Guirado, "Mensch" (2009) de Steve Suissa et "Filles de Joie" (2020) de Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich, Kool Shen membre du célèbre groupe de Rap NTM déjà vu sur grand écran dans "Abus de Faiblesse" (2014) de Catherine Breillat, "Réparer les Vivants" (2016) de Katell Quillévéré et "Paradis Beach" (2019) de Xavier Durringer, Zoé Marchal fille du réalisateur aperçue jusqu'ici essentiellement dans quelques séries TV, Kenza Fortas révélation de "Shéhérazade" (2018) de Jean-Bernard Martin et vue notamment depuis dans l'excellent "BAC Nord" (2021) de Cédric Jimenez, et enfin n'oublions pas Catherine Allégret qu'on n'avait plus vu au cinéma depuis "La Rafle" (2010) de Rose Bosch et "Fatal" (2010) de et avec Michael Youn...
Le film débute par un prologue qui annonce la couleur, sans concession et violence. Ensuite on reconnaît d'emblée le style de Marchal, une caméra nerveuse, un rythme soutenu, une mise en scène qui ajoute à l'esbroufe générale, bref Marchal se moque complètement d'un minimum de réalisme et joue la carte façon hollywoodienne à fond ; si il ne s'en est jamais caché on reste toujours surpris ou perplexe qu'un ex-flic qui a toujours soutenu l'institution et surtout ses ex-collègues soit si éloigné de la vraisemblance ou d'un minimum de cohérence. Ainsi on a l'impression que la police n'est composée que d'officiers, la tenue étant composée de larbins, on ne croit pas une seconde que des caïds du Go Fats laisseraient une junkie défoncée participée à une expédition si cruciale, tandis que la discrétion ne semble pas leur fort avec deux motos et trois bolides formant une caravane, le fait que les caïds ne trouvent pas louches quand un de leurs sbires insistent pour en savoir trop ?! Le pire arrive avec cette exécution sommaire d'un flic devant plusieurs témoins sans qu'il y ait aucune conséquence (?!?!). Bref, ce film reprend toutes la tares du réalisateur-scénariste Olivier Marchal jusqu'à reprendre des passages, des décors allant parfois jusqu'à le copié-collé notamment repris sur son dernier film "Bronx". Tous les acteurs ne sont pas très bons, entre autre Zoé Marchal (désolé...) lisse voir même invisible, où Assaâd Bouab qui ne dégage aucune émotion alors qu'il a 2-3 scènes intimistes importantes. Par contre on note la présence de Nicolas Cazalé, le charisme de Alberto Ammann et la jolie performance de Sofia Essaïdi. Quelques séquences restent efficaces, surtout dans l'action pure le reste étant souvent anecdotiques. Pourtant, le cinéma français a du talent dans le genre ("Colt 45" sus-cité, "Antigang" en 2015 de Benjamin Rocher en attendant par exemple le prochain "Balle Perdue 2"...), Olivier Marchal tourne pour lui, c'est son plus grand défaut. Dommage une fois de plus...
Note :
09/20