Acteurs : -
Distributeur : Arizona Distribution
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h11min
Synopsis :
Insoumises, rebelles, incomprises ou simplement mal-aimées. Comme tant d’autres femmes, Édith, Michèle, Éveline et Fabienne ont été placées en maison de correction à l’adolescence.
Aujourd’hui, portée par une incroyable force de vie, chacune raconte son histoire et révèle le sort bouleversant réservé à ces « Mauvaises Filles » jusqu’à la fin des années 1970 en France.
Critique :
Constat poignant d'une époque pas si lointaine où les "mauvaises filles" n'étaient même pas considérées comme des êtres humains, #MauvaisesFilles libère les paroles et lève le voile sur une vérité non pas longtemps tut, mais que l'on ne voulait tout simplement ni entendre ni voir pic.twitter.com/n2DPVi41G4
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 27, 2022
Le documentaire a cette force de mettre en lumière aussi bien des univers que des vérités qui ne sont pas toujours abordées que ce soit dans le giron de la fiction où, plus proche de nous, au quotidien, et encore plus dans une société française qui a toujours du mal à assumer ses travers passés - comme présent finalement.
C'est dans ce souci de rappeler ce que notre mémoire collective a gentiment laissé de côté, que la documentariste Emérance Dubas dégaine le puissant Mauvaises Filles, douloureux rappel du traitement abjecte réservé aux jeunes filles et femmes placées dans des maisons de correction - et plus directement ici, celle de la congrégation de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur et de ses nombreuses maisons à travers la France.
Figures importantes mais invisibles de l'histoire, le film donne la parole à une poignée de ses femmes jugées déviantes (tout n'est qu'une question de sexualité) parce que luttant contre les arcanes de la société patriarcale, insoumises à l’égard de toute discipline sociale.
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Sensiblement moins dense (durée oblige) que la websérie documentaire Mauvaises filles, incorrigibles et rebelles du tandem Véronique Blanchard et David Niget (qui usaient d'un immense panel de témoignages et de portraits disparates, allant d'anciennes pensionnaires à divers éducatrices, mais aussi des décryptages universitaires,...), le documentaire se focalise sur cinq femmes - Edith, Eveline, Fabienne, Marie-Christine et Michèle -, placées juridiquement où plus sournoisement par leur propre famille, dans ses institutions visant à s’assurer de leur bonne conduite, mais qui ne sera que le théâtre de mauvais traitements et d'humiliations abjectes, où toute intimité était proscrite.
D'une pudeur salutaire, Emérance Dubas conte leurs glaçantes histoires entre une résilience incroyable et un esprit de sororité qui l'est tout autant, elles dont l'innocence fut brisée à jamais par un traumatisme encore vif, victimes d'une société qui n'aura pas adoucit leur chemin de croix même au-delà des murs du Bon Pasteur.
Constat poignant et douloureux d'une époque pas si lointaine où les " mauvaises filles " n'étaient même pas considérées comme des êtres humains, Mauvaises Filles libère les paroles et lève le voile sur une vérité non pas longtemps tut, mais que l'on ne voulait tout simplement ni entendre ni voir.
Jonathan Chevrier