(Critique - avec spoilers - de la saison 1)
Sardonique, furieusement franche et macabre, Mercredi Addams, fille unique de la famille Addams, a son propre héritage dans la pop culture que ce soit des premières bandes dessinées de Charles Addams à la vision de Christina Ricci, et il n'était pas forcément évident d'en rajouter une nouvelle ligne, même si celle-ci était écrite par le pape du cinéma gothique qu'est - où plutôt était - Tim Burton.
Entièrement centrée où presque sur sa personne, Wednesday chapeautée par Netflix, envoie l'adolescente - ici sous les traits de la géniale Jenna Ortega - dans un internat pour parias (elle s'est fait virer de son ancien lycée après avoir fait du bassin des joueurs de water-polo, le nouvel aquarium des piranhas), la Nevermore Academy, plaçant dès lors l'héritage du personnage et plus directement la famille elle-même, sous le joug de deux questions inédites mais aussi et surtout furieusement casse-gueule : Mercredi peut-elle exister loin de sa famille excentrique et dans le même sens, est-ce que la folie des Addams gardera t-elle la même saveur dans un monde qui leur ressemble ?
Sans trop de surprise, la série répond à la négative sur ces deux questionnements, dans une sorte de popote qui cherche maladroitement à développer la mythologie de personnages familiers sans forcément s'en donner les moyens.
In fine, ce n'est que lorsque le show se concentre un minimum sur Nevermore Academy et ses traditions aussi excentriques que peuvent l'être ses étudiants, qu'il fonctionne le mieux, distillant un esprit " Miss Peregrine " loin d'être désagréable même si les contours conventionnels du drame YA ne se voient jamais totalement masqués par ses touches surnaturels.
Un rafraîchissement des meubles pas toujours funky - même dans son sempiternel triangle amoureux - mais qui a le mérite de s'avérer plus convaincante que lorsque l'intrigue voit laborieusement au-delà de l'enceinte du lycée avec une thématique globale - les parias oppressés par les normés - jamais vraiment explicite mais surtout furieusement bancale (les parias sont à la fois des vampires, des loups-garous et... des personnes excentriques, sans pouvoir).
Toujours en surface dans les thèmes et pistes qu'elle aborde, ne se laissant jamais le temps d'aborder pleinement son petit monde étrange, la série laisse la furieuse impression que le papa de Big Fish ressort la même tambouille mi-fan service, mi-fantastique gothico-lessivé qu'il avait concocté pour Dark Shadows, avec une nouvelle fois une comédienne se donnant corps et âme (Eva Green hier, Jenna Ortega aujourd'hui) pour sauver le navire.
En résulte un petit effort douloureusement inoffensif qui, à l'instar du récent diptyque animé pondu par Universal Pictures, ne fait que titiller la nostalgie de son auditoire autant pour la série originale des 50s que pour les deux pépites cinématographiques des 90s de Barry Sonnenfeld.
Plus qu'un " meh " majeur, Tim Burton n'y arrive vraiment plus et ce n'est même plus inquiétant...
Jonathan Chevrier
Sardonique, furieusement franche et macabre, Mercredi Addams, fille unique de la famille Addams, a son propre héritage dans la pop culture que ce soit des premières bandes dessinées de Charles Addams à la vision de Christina Ricci, et il n'était pas forcément évident d'en rajouter une nouvelle ligne, même si celle-ci était écrite par le pape du cinéma gothique qu'est - où plutôt était - Tim Burton.
Entièrement centrée où presque sur sa personne, Wednesday chapeautée par Netflix, envoie l'adolescente - ici sous les traits de la géniale Jenna Ortega - dans un internat pour parias (elle s'est fait virer de son ancien lycée après avoir fait du bassin des joueurs de water-polo, le nouvel aquarium des piranhas), la Nevermore Academy, plaçant dès lors l'héritage du personnage et plus directement la famille elle-même, sous le joug de deux questions inédites mais aussi et surtout furieusement casse-gueule : Mercredi peut-elle exister loin de sa famille excentrique et dans le même sens, est-ce que la folie des Addams gardera t-elle la même saveur dans un monde qui leur ressemble ?
Copyright Netflix
Sans trop de surprise, la série répond à la négative sur ces deux questionnements, dans une sorte de popote qui cherche maladroitement à développer la mythologie de personnages familiers sans forcément s'en donner les moyens.
In fine, ce n'est que lorsque le show se concentre un minimum sur Nevermore Academy et ses traditions aussi excentriques que peuvent l'être ses étudiants, qu'il fonctionne le mieux, distillant un esprit " Miss Peregrine " loin d'être désagréable même si les contours conventionnels du drame YA ne se voient jamais totalement masqués par ses touches surnaturels.
Un rafraîchissement des meubles pas toujours funky - même dans son sempiternel triangle amoureux - mais qui a le mérite de s'avérer plus convaincante que lorsque l'intrigue voit laborieusement au-delà de l'enceinte du lycée avec une thématique globale - les parias oppressés par les normés - jamais vraiment explicite mais surtout furieusement bancale (les parias sont à la fois des vampires, des loups-garous et... des personnes excentriques, sans pouvoir).
Toujours en surface dans les thèmes et pistes qu'elle aborde, ne se laissant jamais le temps d'aborder pleinement son petit monde étrange, la série laisse la furieuse impression que le papa de Big Fish ressort la même tambouille mi-fan service, mi-fantastique gothico-lessivé qu'il avait concocté pour Dark Shadows, avec une nouvelle fois une comédienne se donnant corps et âme (Eva Green hier, Jenna Ortega aujourd'hui) pour sauver le navire.
Copyright Netflix
En résulte un petit effort douloureusement inoffensif qui, à l'instar du récent diptyque animé pondu par Universal Pictures, ne fait que titiller la nostalgie de son auditoire autant pour la série originale des 50s que pour les deux pépites cinématographiques des 90s de Barry Sonnenfeld.
Plus qu'un " meh " majeur, Tim Burton n'y arrive vraiment plus et ce n'est même plus inquiétant...
Jonathan Chevrier