© Sophie Dulac Productions
© Sophie Dulac Productions
© Sophie Dulac Productions
© Sophie Dulac Productions
Pourquoi voir La Visite de la fanfare ?
Pour sa première réalisation, Eran Kolirin décide de s'intéresser aux relations humaines, le résultat est un film drôle et touchant au beau milieu du Néguev.
Eran Kolirin est né le 4 novembre 1973 à Tel-Aviv dans une famille juive ashkénaze, il s'intéresse très tôt aux films égyptiens, films diffusés à la télévision israélienne durant les années 1980.
Rien ne prédestinait Eran Kolirin à devenir cinéaste, lui qui a étudié le droit et décrocha son diplôme d’avocat, jamais l'idée de devenir réalisateur ne lui avait traversé l'esprit.
Le jeune cinéaste n'est pas tout à fait étranger au monde du cinéma, enfant il accompagnait son père, qui était réalisateur mais également monteur, sur les plateaux de cinéma et les salles de montage.
Sans aucune formation cinématographique quelle qu'elle soit, Eran Kolirin écrit en 1999 son premier scénario pour le film Tzur Hadassim de Gideon Kolirin.
Pour son travail il reçoit le prix Lipper du meilleur scénario au Festival International de Jérusalem en 1999, Il enchaîne un an plus tard avec la réalisation d'épisodes pour la série israélienne Shabatot VeHagim.
En 2004 il endosse la casquette de réalisateur et de scénariste pour le téléfilm Hamasa Ha'aroch, c'est trois ans après ce téléfilm que vient la consécration pour l'ancien étudiant en droit avec la réalisation de son tout premier long métrage.
La fanfare de la police d'Alexandrie est invitée en Israël pour inaugurer un centre culturel arabe, à leur arrivée à l'aéroport, les membres de la fanfare se retrouvent livrés à eux-mêmes et finissent par s'emmêler les pinceaux.
Ils arrivent dans la ville de Petah Tikva (la porte de l'espoir) où ils doivent inaugurer le centre culturel, sauf qu'ils se rendent vite compte qu'ils se sont trompés de ville, ils se retrouvent non pas à Petah Tikva mais à Beit Hatikva (la maison de l'espoir), une ville isolée, perdue au beau milieu du désert du Néguev.
Livrés à eux-mêmes, les membres de la fanfare vont devoir passer la nuit dans cette ville où l'ennui semble être le slogan, ils vont faire la rencontre de Dina (Ronit Elkabetz), propriétaire d'un restaurant qui va les aider dans leurs déboires.
La Visite de la fanfare (ביקור התזמורת) est un immense succès, il est présenté dans de nombreux festivals de part le monde et reçoit pas moins de quarante sept récompenses dont trois aux Festivals de Cannes, celui du Prix du Jury Un certain regard pour Eran Kolirin, ainsi que le Prix FIPRESCI et le Prix de la jeunesse.
Pour interpréter les personnages de son film, le réalisateur a fait appel à Ronit Elkabetz (Prendre femme, Mon trésor), Sasson Gabai (Hello Goodbye, Le Cochon de Gaza), Saleh Bakri (Le Temps qu'il reste, Wajib), Khalifa Natour (Héritage, Le Fils de l'autre), Imad Jabarin (La Fiancée syrienne, Tu marcheras sur l'eau) et Tarik Kopty (Les Citronniers, Zaytoun).
Comme à son habitude, Ronit Elkabetz irradie l'écran de sa présence, elle incarne ici Dina, une femme hantée par les regrets qui vit seul dans une ville perdue au confins du monde, malgré un constat qui pourrait en détruire plus d'un, Dina reste une femme déterminée qui ne ploie pas le genou, elle reste debout face à l'adversité de la vie qui peut se montrer impitoyable.
Un jeu de séduction entre Dina et Tewfiq (Sasson Gabai), le chef de la fanfare, un homme d'apparence stricte et impassible, qui cache en réalité un passé douloureux, Sasson Gabai interprète parfaitement ce chef d'orchestre au cœur de nounours, qui affublé de son uniforme qui ne passe pas inaperçu, dénote dans cette ville oubliée de tous.
Pour sa première réalisation Eran Kolirin opte pour une mise en scène épurée, grâce à son rythme lent, qui est totalement en adéquation avec le film, La Visite de la fanfare offre aux spectateurs une histoire merveilleusement poétique sur les relations humaines,
Sous couvert d'un film comique, Eran Kolirin livre avec La Visite de la fanfare un film humaniste, drôle et touchant, qui sublime de la meilleure des manières une multitude de vies, un film qui traite de nombreux sujets dont les différences culturelles, la complexité des sentiments, les aléas de la vie et la solitude.
Un film poétique
© Sophie Dulac Productions