[SƎANCES FANTASTIQUES] : #79. Mortuary

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Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's (et même les plus récents); mais surtout montrer un brin la richesse des cinémas fantastique et horrifique aussi abondant qu'ils sont passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !
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#79. Cérémonie mortelle de Howard Avedis (1983)
Ce n'est une fois que certains talents du septième art nous quittent pour de bon, que l'on mesure réellement autant l'impact de leur rôles dans notre cinéphilie, que celui de l'importance de leur absence.
Robin Williams, Philip Seymour Hoffman, Alan Rickman... la liste est longue, et le génial Bill Paxton en fait décemment parti.
Outre avoir été un comédien talentueux passé par la bonne école (celle de son cinéaste chouchou, le pape James Cameron), le bonhomme fut également un cinéaste mésestimé s'étant aventuré, avec un certain aplomb, derrière la caméra avec une sacrée réussite même si trop peu célébré par les cinéphiles - le magistral Emprise.
Reste qu'il est de ces comédiens disparus dont on ne se lasse pas de se replonger dans la filmographie, ses films les plus mineurs revêtant, sans forcément le vouloir, un doux petit goût de nostalgie.
Même un slasher aussi limité et suranné que Cérémonie Mortelle (Mortuary en V.O.), pure B movie à forte tendance Z croqué par un vieux routard de la " sexploitation ", Howard Avedis, une péloche produite à la va-vite et vendu avec encore moins d'enthousiasme alors que le boom du genre touchait gentiment à sa fin.

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Porté par une méconnaissance furieusement perceptible des codes pourtant familiers du slasher, le film incarne un petit OFNI comme les 80s en dénombre à la pelle, une sorte de gros bordel désorganisé et jouissif entre les prods de Roger Corman, l'ombre imposante d'Hitchcock et les bisseries horrifiques ritales singeant ouvertement les papes du giallo Argento et Bava.
Et pourtant, c'est dans cette idée entraînante et intrigante que rien ne semble vraiment aller (une ouverture ridicule, des dialogues faisandés, des personnages tout droit sortie du pire épisode de Scooby-Doo - look compris -,...) mais surtout que tout semble possible (un élan de spiritisme proprement improbable et baroque, un complexe d'Œdipe écrit à la truelle, un tueur frustré que l'intrigue démasque à mi-parcours), que le film tire modestement sa plus grande force, singulière certes, mais presque jouissive, accentuée par un casting qui cachetonne tellement qu'ils font tous passer les partitions épiques de John Travolta et Nicolas Cage pour des sommets de sobriété.
Mais est-ce sa bande son disco savoureusement old school, sa volonté sincère d'être un petit peu plus qu'une bande horrifique sanglante (quitte à avoir comme dit plus haut, une intrigue férocement bordélique) où encore sa patine étrange et sensuelle dans ses séquences oniriques, qui font de cette séance quelque chose de finalement plutôt chouette ?
Sans doute un peu tout cela, enrobé dans un bon nappage de nostalgie sucrée... c'est si grave d'aimer cela, docteur ?
Jonathan Chevrier
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