Un grand merci à Universal Pictures France pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Downton Abbey 2 : une nouvelle ère » de Simon Curtis.

« Ai-je l’air de quelqu’un prêt à renoncer à une villa dans le sud de la France ? »

1928. Les Crawley et leurs domestiques assistent tous au mariage de Tom Branson et de Lucy Smith, fille de Lady Bagshaw. C’est alors que Violet annonce à la famille qu’elle a hérité d’une villa dans le sud de la France et qu’elle souhaite à son tour la léguer à la fille de Lady Sybil et de Branson. Le tournage d’un film muet à Downton Abbey, va décider la famille à quitter le château pour aller découvrir cette villa du sud de la France et rencontrer le nouveau marquis de Montmirail.

« J’ai peur d’être trop vieux jeu pour croire que ce que je veux est la seule chose qui compte ! »

On croyait être arrivé au bout des aventures de la famille Crawley et de leurs domestiques. Et pour cause : après six saisons d’aventures télévisuelles riches en rebondissements, que pouvaient-ils espérer de mieux pour leur passage sur grand écran que de recevoir dans leur château le Roi et la Reine d’Angleterre ? Et pourtant, trois ans après cette aventure cinématographique qui devait être son apothéose, « Downton Abbey » nous revient pour un second (et ultime ?) épisode. L’occasion de retrouver tous les personnages ou presque de la saga. Avec pour seul changement notable le remplacement du réalisateur Michael Engler, qui était alors novice au cinéma, par Simon Curtis, dont le curriculum vitae demeure plus prestigieux (« My week with Marilyn », « La femme au tableau », « Goodbye Christopher Robin »). Au programme cette fois, un héritage inattendu qui déclenchera chez Lord Crawley une batterie de questionnements intimes sur son ascendance et une remise en cause de son statut. Mais qui aura le mérite de conduire une partie des personnages loin de la grisaille anglaise le temps d'une escapade dans le sud de la France. Et puis, en parallèle, l’arrivée d’une équipe de cinéma, venue tourner un film dans les fastueux décors du château. Ce qui, en ces temps économiquement difficiles, est une aubaine pour la famille Crawley.

« N’oubliez jamais qui vous êtes et d’où vous venez. Mais que ce ne soit jamais un obstacle ! »

Qu’on se le dise, tout le pan de l’intrigue lié à la question du mystérieux héritage qui conduira une grande partie du clan à faire le voyage sur la French Riviera ne suscite finalement que peu d’intérêt, si ce n’est celui d’apercevoir le temps de quelques scènes Nathalie Baye et Jonathan Zaccaï s’exprimant en anglais. Contre toute attente, le véritable intérêt du film est ailleurs, dans cette sous-intrigue relative au tournage d’un film qui se déroule dans les murs du château et de ce qu’il dit de son époque, faisant rentrer « Downton Abbey » et ses occupants dans une certaine forme de modernité qui rebat socialement quelque peu les cartes. En effet, certains domestiques y verront l’occasion de troquer leur statut de prolo pour s’élever socialement tandis que l’héritière du domaine s’offrira une sorte de récréation en se payant le luxe de jouer brièvement les saltimbanques. L’évolution technologique du cinéma (qui passe alors du muet au parlant) s’accompagnant également d’une évolution des mœurs à travers le prisme du rêve – libéral – hollywoodien. Reste que sur la forme, les enchainements d’une situation à une autre paraissent parfois un peu abrupts et artificiels, donnant l’impression d’assister à une succession de saynètes. Comme si, au fond, ce récit trop grossièrement cousu de fil blanc (la demande en mariage enregistrée par les micros du tournage…) n’était mû que par la volonté délibérée de faire plaisir aux spectateurs les plus assidus en leur donnant les conclusions qu’ils espéraient voir depuis longtemps. Avec, comme ultime point d’orgue, la mort tant attendue (et quelque peu appuyée) de la douairière, qui vient parachever de façon un peu prévisible cette histoire trop carrée. Sans renier le plaisir de retrouver les personnages cultes de la saga, ce film fait avant tout pour combler les fans en leur apportant l’épilogue tant attendu laisse, paradoxalement, un léger goût d’inachevé.

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Le DVD : Le film est présenté en version originale anglaise (5.1) ainsi qu’en versions française, allemande et italienne (toutes 5.1). Des sous-titres français, allemands, italiens et anglais (pour malentendants) sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’un commentaire audio de Simon Curtis, de « Retour à Downton Abbey » : making of, ainsi que des modules « C’est bon d’être de retour », « Un personnage légendaire », « Créer le film… dans le film », « Le yacht Britannia de Sa Majesté » et « Thé et secrets ».

Édité par Universal Pictures France, « Dontown Abbey 2 : Une nouvelle ère » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 7 septembre 2022.

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