Mort sur le Nil (2022) de Kenneth Branagh

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Dix-neuvième long métrage de l'homme aux multiples casquettes (réalisateur-scénariste-producteur et acteur), Kenneth Brannagh reprend une nouvelle fois la moustache guidon du détective Hercule Poirot, cinq ans après avoir adapté "Le crime de l'Orient Express" sorti en 2017. 

M. et Mme Doyle sont deux jeunes mariés en lune de miel sous le soleil égyptien, entouré de proches de la richissime mariée Linett Ridgeway. Seule ombre au tableau, ils sont suivis par l'ancienne fiancée de M. Doyle, Jacqueline de Bellefort, qui se trouvait être aussi une très bonne amie de Linett. 

Casting quatre étoiles avec en tête d'affiche la "Super Woman" Gal Gadot qui prête ses traits à la superbe et richissime Linett Ridgeway accompagné par son mari, amoureux transi est incarné par Armie Hammer. Enfin, le duo est complété par la star de la série Sex Education, Emma Mackey jouant la jalouse, ex-fiancée, harceleuse du couple faste. Le jeu des personnages principaux comme secondaires sont absolument sans ombres. On regrettera que tous les personnages ne soient pas assez exploité comme la femme de chambre Louise. Au contraire est donné à Poirot, un prélude inutile et fade, prémâchant une scène de fin attendue, scène qui n'a d'intérêt que par la beauté des images. Le travail sur les images, les décors et les costumes n'a pas son pareil le long du film et on apprécie réellement de se retrouver dans cette atmosphère de croisière le long du Nil, sur cet ancien et sublime bateau. 

L'écriture du synopsis se veut moderne, ouvert et prône une réécriture assez large tout en gardant l'année 1937 où se passe l'énigme d'Agatha Christie. De fait, on retrouve des incohérences contextuelles gênant un peu la crédibilité de l'histoire comme la liberté sexuelle, l'affichage de ses préférences amoureuses, le couple mixte etc. Le scénario a aussi supprimé certains personnages, élaguant la complexité des rapports humains avec Lynette mais aussi de l'énigme elle-même, réduite à de simples conclusions bâclées, devinées et capillotractées par des indices tout aussi extravagants. Pour le lecteur, il restera le sentiment de déception, d'avoir amoindrie le récit originel pour en faire une pale copie ou le suspens est de mise, la où dans le récit ce sont les conclusions de Poirot qui sont les plus intéressantes.

En soustrayant, ces nombreux éléments, on apprécie le duo de la tante chanteuse et de sa nièce qui gère ses affaires, l'apport par leur présence d'une musique qui vient ponctuer les rebondissements du long-métrage. Le retour du personnage de Bouc, rattache, en plus d'Hercule Poirot, le film à son précédent, et on se plait à voir son évolution personnelle.  

Réellement, une préférence pour le film de 1978 (ici) pour sa plongée réelle dans le cœur du livre même si le modernisme du film de Branagh apporte aussi de jolies séquences. On reste dans un bon divertissement sans que ce soit une très belle réécriture portée sur écran.

Avis de Selenie ICI !

Note :                 

08/20