Blandine Lenoir situe son film quelques mois avant la promulgation de la Loi Weil légalisant l’avortement. Son récit se concentre sur le MLAC qui organisa de manière illégale l’avortement en France, avortements encadrés par des médecins. Dans ce combat, les femmes entrainèrent des médecins mais aussi d’autres hommes : mari, frères, amis,… Un vrai mouvement de fond. La réalisatrice s’est beaucoup inspirée d’une étude sur le sujet ; son film est donc très documenté et riche, mais la pédagogie et le didactisme prend parfois le pas sur les histoires humaines. « L’événement », sur le même thème, plaçait son personnage au cœur du dispositif ; et le message, même si moins fourni, en était plus fort. La loi Weil fêtera bientôt ses 50 bougies ; et tous ces films qui sortent sur ce sujet sont bien le reflet que le militantisme en la matière doit se réveiller à nouveau alors que ce droit est attaqué de toute part.
Dans ce film, Annie Colère, jouée par la toujours très expressive et vivante Laure Calamy, fait office de messagère. Son histoire personnelle n’est pas la raison d’être du film, son parcours, ses rencontres sont des prétextes à nous faire découvrir toutes les facettes d’un combat indispensable.
Ce type de film ne fera que très peu se déplacer les anti-avortement et les sceptiques… Dommage, car ce n’est pas aux convaincus qu’il devrait s’adresser.
Malgré ses limites, un film indispensable.
Sorti en 2022
Ma note: 13/20