Un grand merci à Le Pacte pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Fratè » de Karole Rocher et Barbara Biancardini.
« A un moment donné, c’est juste une histoire de respect ! »
À la suite de l’enterrement de son père, dans son village en plein milieu du maquis corse, Dumè découvre l’existence d’un frère, Lucien, avec qui il devra partager l’héritage laissé par le patriarche. À condition d’arriver à cohabiter un mois dans la maison familiale… Sous fond de légitimité culturelle et d’héritage immobilier un rapport de force va s’installer entre Lucien, le fils de sang, et Dumè, le fils adoptif…
« Tu sais de quoi est capable une famille déshonorée ici ? On n’était à deux doigts de la vendetta ! »
Actrice connue pour ses collaborations régulières avec les réalisatrices Sylvie Verheyde (« Princesses », « Confession d’un enfant du siècle »), Maïwenn (« Police ») ou encore avec le cinéaste Serge Bozon (« Madame Hyde »), Karole Rocher a su s’imposer en vingt-cinq ans de carrière comme un second rôle familier du cinéma d’auteur français. Sa rencontre avec le comédien Thomas N’Gijol, devenu entretemps son compagnon, lui ouvre les portes de la comédie. Elle participe ainsi au film de ce dernier, « Fastlife » (2014), avant de co-écrite et, surtout, de coréaliser avec lui « Black snake » en 2019. Une expérience derrière la caméra suffisamment grisante pour qu’elle poursuite l’aventure trois ans plus tard avec un second film, « Fratè ». L’occasion pour elle de nous inviter dans le maquis corse, ile dont elle est originaire. Et comme pour Karole Rocher la réalisation semble être une affaire de famille, elle coréalise cette fois son film avec sa propre fille, Barbara Biancardini.
« Un homme, un vrai, c’est quelqu’un qui ne prend ses responsabilités et qui ne fuit pas ! »
Il y a des héritages et déshéritages. En la matière, certains sont bienvenus, notamment lorsqu’il s’agit de biens matériels ou pécuniaires. Et d’autres plus inattendus. Comme de se découvrir, tardivement, un frère jusqu’alors caché et inconnu au bataillon. Le genre de découverte qui peut remettre en question les certitudes de toute une vie. Ce dont Dumè fera l’amère expérience, lui qui avait jusqu’alors toujours pensé être l’unique enfant de ses parents. Et donc, logiquement, leur seul héritier. Alors forcément, l’accueil réservé à ce nouveau venu, considéré comme un intrusopportuniste, sera des plus froids. Jusqu’à se transformer en une guerre larvée. En matière de fratrie improbable et recomposée, le maitre-étalon cinématographique demeure sans aucun doute l’hilarant « Frangins malgré eux » d’Adam McKay, de par son art subtil à pousser la crétinerie et la puérilité à des niveaux stratosphériques. Avec ses situations un peu convenues (le très long match de foot) et ses clichés un peu usés (sur les enlèvements, le terrorisme, l’honneur, ou encore les parties de chasse…), force est de constater que « Fratè » multiplie les sorties de cadre pas toujours maitrisées et peine à tenir la distance. Mais l’essentiel reste ailleurs, dans ce que raconte, en creux, ses personnages. Et à travers leurs origines (Dumè ayant été adopté enfant en Afrique), les cinéastes offrent une réflexion sensible sur le sens de la famille et de la transmission. Un film maladroit mais pas déplaisant.
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Le DVD : Le film est présenté en version originale française (5.1 et 2.0) ainsi qu’en audiodescription. Des sous-titres français pour malentendants sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’un module documentaire « L’équipe de Fratè en Corse ».
Édité par Le Pacte, « Fratè » est disponible en DVD depuis le 26 octobre 2022.
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