[CRITIQUE] : Ernest et Célestine : le voyage en Charabie

[CRITIQUE] : Ernest et Célestine : le voyage en CharabieRéalisateurs : Julien Chheng et Jean-Christophe Roger
Avec les voix de : Lambert Wilson, Pauline Brunner, Michel Lerousseau, …
Distributeur : Studio Canal
Budget : -
Genre : Animation, Famille
Nationalité : Français
Durée : 1h19min
Synopsis :
Ernest et Célestine retournent au pays d’Ernest, la Charabie, pour faire réparer son précieux violon cassé. Ils découvrent alors que la musique est bannie dans tout le pays depuis plusieurs années. Pour nos deux héros, il est impensable de vivre sans musique ! Accompagnés de complices, dont un mystérieux justicier masqué, Ernest et Célestine vont tenter de réparer cette injustice afin de ramener la joie au pays des ours.
Critique :

Tout en candeur et musicalité, #ErnestEtCélestineLeVoyageEnCharabie nous invitent à repenser nos modes de fonctionnement, à revendiquer nos singularités et nos passions. On ne se lasse pas de ce duo improbable et la poésie qu’il nous apporte. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/ITJHCoMNxY

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 16, 2022

Dix ans après avoir enchanté petits et grands, l’ours mal léché Ernest et la petite souris Célestine reviennent au cinéma pour notre plus grand plaisir ! Créés par l’autrice et illustratrice Gabrielle Vincent, Ernest et Célestine sont deux animaux que tout oppose (taille, caractère, etc …) Pourtant dans le premier long métrage sorti en 2012, réalisé par Benjamin Renner et Vincent Patar, une amitié solide finissait par les lier. C’est au tour de Jean-Christophe Roger et Julien Chheng de prendre la relève. Le duo de cinéastes connaît bien les personnages, ils ont réalisé tous les épisodes de la série Ernest et Célestine, diffusée depuis 2017 sur France 5.

[CRITIQUE] : Ernest et Célestine : le voyage en Charabie

Copyright 2022 - Folivari Mélusine Productions Studiocanal France 3 Cinéma Les Armateurs


Dans ce nouveau long métrage, l’ours et la souris partent en voyage dans le pays natal d’Ernest, la Charabie. Il l’a quitté depuis bien des années et n’y est jamais retourné. Mais lorsque Célestine casse sans le vouloir son Stradivariours, son violon favori, celle-ci décide de partir à la recherche du seul luthier capable de le réparer. À la grande horreur d’Ernest, le luthier se trouve en Charabie et on comprend bien qu’il n’a aucune envie d’y retourner ! Célestine est tout aussi têtue qu’il y a dix ans et compte bien réparer son erreur. Les deux compères partent à l’aventure. Ce voyage sera l’occasion d’en apprendre plus sur le passé d’Ernest et de célébrer dignement la musique comme moyen d’échapper à la tyrannie.
C’est un réel plaisir de retrouver les personnages, ainsi que l’univers doux apporté par l’animation délicate et les dessins aquarelles réalisés à la main. Le dépaysement que convoque la Charabie permet une imagination encore plus développée graphiquement. On plonge avec délice dans l'atmosphère cotonneuse du film, on rit du caractère grognon d’Ernest, on suit Célestine dans toutes ses idées farfelues. Bref, avec ce nouveau film, on voyage et on s’amuse. D’autant plus que la Charabie comporte bien des surprises. Les lois se sont durcies depuis le départ d’Ernest, il est maintenant interdit d’utiliser d’autres notes que le Do. Les deux amis rencontrent bien vite la résistance, emportée par le mystérieux Mifasol. Ce sera par la musique et par l’amitié inébranlable de Célestine envers Ernest que le pays tout entier sera libéré du joug des lois liberticides.

[CRITIQUE] : Ernest et Célestine : le voyage en Charabie

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Ernest et Célestine, le voyage en Charabie parle à toutes les générations et décide de respecter l’intelligence des enfants. Avec une phrase simple, le dicton charabien “C’est comme ça et pas autrement”, nous comprenons, à tout âge, que nous sommes conditionnés dès l’enfance à suivre un ordre établi. En Charabie, les décisions ne peuvent jamais être contestées grâce au dicton et les enfants sont dans l’obligation d’adopter le métier des parents (celui du père pour les garçons, celui de la mère pour les filles … en plus d’être totalitaire, les lois suivent une logique genrée). En suivant l’histoire individuelle d’Ernest, en mettant en avant le combat intérieur qu’il doit mener, le public peut à la fois se sentir concerné par ses déboires et à la fois comprendre la morale plus globale du film sur l’actualité du monde.
Tout en candeur et musicalité, Ernest et Célestine nous invitent à repenser nos modes de fonctionnement, à revendiquer nos singularités et nos passions. On ne se lasse pas de ce duo improbable et la poésie qu’il nous apporte. À travers ses deux personnages, le monde paraît plus doux et l’avenir, plus prometteur.
Laura Enjolvy
[CRITIQUE] : Ernest et Célestine : le voyage en Charabie