Enola Holmes 2 (2022) de Harry Bradbeer

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Après le carton du film "Enola Holmes" (2020) sur la plateforme Netflix, voici donc la suite attendue et annoncée des aventures de l'héroïne issue de la série littéraire "Les Enquêtes d'Enola Holmes" (2006-...) de Nancy Springer qui a donc inventé une soeur au célèbre détective Sherlock Holmes lui-même créé par Arthur Conan Doyle en 1887. Ironie du sort, cette fois le film n'adapte pas une histoire de la série de livres mais il s'agit d'une histoire inédite et originale, tandis qu'elle prend son inspiration à Londres en 1888 (soit contemporain de Doyle comme de son héros) lors de la Grève des ouvrières d'allumettes (Tout savoir ICI !). Le réalisateur Harry Bradbeer reprend les commandes derrière la caméra, tandis que cette fois le scénario est signé de Jack Thorne, réalisateur du film "The Scouting Book for Boys" (2009) et récemment auteur du scénario du film "Jardin Secret" (2020) de Mark Munden... Après les événements précédents, Enola Holmes soeur cadette du fameux détective est officiellement devenue une détective privée et s'attaque donc à sa première affaire professionnelle. Elle doit retrouver une jeune fille disparue mais lors de son enquête elle va mettre à jour une sombre conspiration tandis que Londres est sous l'effervescence d'une grève d'ouvrières...

Dans le rôle titre on retrouve logiquement la productrice-actrice Millie Bobby Brown (avec une augmentation substantielle de son cachet !) qui a entre temps joué dans une autre suite avec "Godzilla vs Kong" (2021) de Adam Wingard. Elle retrouve plusieurs protagonistes après le premier film, évidemment le plus célèbre, le grand frère incarné par Henry Cavill vu entre temps comme souvent en Superman dans "Zack Snyder's Justice League" (2021) et "Black Adam" (2022) de Jaume Collet-Serra. N'oublions ce cher Watson interprété par Himesh Patel vu dans "Yesterday" (2019) de Danny Boyle, "Tenet" (2020) de Christopher Nolan et "Don't Look Up" (2021) de Adam McKay. Parmi les autres retours citons Helena Bonham Carter muse de Tim Burton qui retrouve une révolte féministe après "Les Suffragettes" (2015) de Sarah Gavron, Adeel Akhtar vu entre temps dans le très bon "Ali & Ava" (2021) de Clio Barnard, et retrouvant aussi pour la 3ème fois depuis "Pan" (2015) de Joe Wright son partenaire Louis Partridge, et enfin Susan Wokoma qui n'a pas été vu au cinéma depuis le premier opus. Parmi les nouveaux venus citons David Thewlis qui retrouve Henry Cavill après les deux "Justice League" (2017-2021), Hannah Dodd en leader des grèvistes aperçue auparavant dans "Les Eternels" (2021) de Chloé Zhao, Sharon Duncan-Brewster paerçue dans "Rogue One" (2016) de Gareth Edwards et "Dune" (2021) de Denis Villeneuve, Tim McMullan vu dans "The Queen" (2006) de Stephen Frears ou "La Dame en Noir" (2012) de James Watkins, puis David Westhead vu dans "Stage Beauty" (2004) de Richard Eyre ou "La Dame de Fer" (2011) de Phyllida Lloyd... Suite du premier film, cette fois Enola Holmes est devenue une professionnelle, une détective qui a ouverte sa propre agence alors qu'elle est à priori à peine majeure ; 14-16 ans dans le film précédent, au mieux a-t-elle ici 18 ans ?! Mais devenir une pro à l'ombre de son prestigieux frère n'est pas chose aisée, et le monde du travail n'est pas si simple.

On retrouve avec plaisir Enola Holmes, jeune femme malicieuse et entreprenante qui va se donner corps et âme et cette première enquête avant de se rendre compte que son frère Sherlock enquête sur une affaire qui semble liée à la sienne. Logique et sans surprise. Le rythme est toujours aussi soutenu, on apprécie aussi le soin apporté à la reconstitution historique et surtout le contexte avec cette grève féminine même si on aurait aimé une place plus pregnante des grévistes au sein du récit. Plus agaçant, on a encore bien que moins nombreux, ces mini flash-back explicatifs qui rappelle et assène une chose qu'on avait déjà vu comme si le spectateur était aussi stupide qu'un poisson rouge dans son bocal. Plus habituels, le film  a quelques incohérences et faux raccords, certains assez grossiers comme lors de la course poursuite en diligence. Le plus décevant reste sans doute l'histoire d'amour, un peu trop mièvre, surtout par la faute d'un Lord/Partidge aussi apathique que niais. Et pourtant on reste pris par ces aventures adolescentes qui restent cohérentes dans toutes ses interactions, sociales avec la grève et les grévistes, techniques avec l'utilisation du phosphore, comme simplement narratives avec son frère Sherlock avec une petite absence remarquée de Mycroft. Un second opus avec plusieurs maladresses mais ça reste intelligemment écrit, avec une intrigue solide et un petit twist plutôt bien amené. Un bon moment cinoche.

Note :      

13/20

Pour info bonus, Note de mon fils de 13 ans :               

12/20