Réalisatrice : Kasi Lemmons
Acteurs : Naomi Ackie, Stanley Tucci, Tamara Tunie, Ashton Sanders,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France.
Budget : -
Genre : Biopic, Musical.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h26min.
Synopsis :
Le portrait sans concession d’une femme complexe qu’on surnommait la Voix. De ses débuts comme choriste dans le New Jersey à son statut d’artiste parmi les plus récompensées et renommées de tous les temps, le film retrace le périple galvanisant, poignant et profondément émouvant de Whitney Houston. Un parcours exemplaire ponctué de concerts sensationnels et des chansons les plus emblématiques de la star.
Critique :
Malgré une Naomi Ackie impliquée,#WhitneyHoustonIWannaDanceWithSomebody est un pur biopic bingo qui coche toutes les cases historiques importantes tout en annhilant tout potentiel investissement émotionnel du spectateur, qui trafique les notes au lieu de laisser parler la musique pic.twitter.com/RphFsxVWRG
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 21, 2022
Dans un paysage hollywoodien dominé/gangrenné par des projets simplistes usant inlassablement la même formule établie et éprouvée, le biopic musical moderne se sent parfois comme la proposition la plus cheap et facilement déclinable du marché.
La quasi-intégralité de ses films ne sont souvent guère plus que des exercices glorifiés de gestion de marques/icônes, articulés entre des numéros musicaux fédérateurs - et à la lisière du fan service (trop) respectueux -, des performances d'acteurs plus ou moins grimés à la perfection et une intrigue distribuant avec plus ou moins de finesse, des informations biographiques approuvées par la succession et/ou les proches des défunts.
C'est simple, tout de la sélection musicale à la conception de la production, est conçu pour traire la nostalgie préfabriquée des téléspectateurs et à ce stade (ce qui place le biopic de figures populaires/célèbres au même niveau de traitement que celui des adaptations de bandes dessinées), il est quasiment impossible de pleinement s'emballer lorsqu'un nouvel effort vient frapper à la porte de nos salles obscures, même lorsqu'il s'attaque à " The Voice ", la regrettée Whitney Houston.
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Et à raison, malheureusement.
Plus proche de Bohemian Rhapsody (logique, on retrouve Anthony McCarten au scénario) et Franklin que de Rocketman, Whitney Houston : I Wanna dance with somebodyà tout de l'oeuvre " bingo " qui coche toutes les cases historiques en annhilant tout potentiel investissement émotionnel de son auditoire - pas le temps.
Trafiquant quelques clichés faciles du genre sans le moindre remords (un jeu à boire visant à déceler tous les tropes, rendrait ivre n'importe qui dès la première demie heure), au coeur d'une approche sage et arythmique tout droit sortie de la page Wikipedia de la chanteuse, qui rappelle sporadiquement de manière émotionnelle et grandiose la grandeur et l'importance de celle-ci au coeur de la culture musicale de ces quarante dernières années.
Traitant du moindre événement majeur de l'existence de Houston comme des marqueurs faussement révélateurs digne des plus savonneux épisodes d'une telenovela (avec des tubes fébrilement reliés à ses mêmes événements croqués à la va-vite : fausse couche, infidélités, conflits paternels,...) quand il ne croule pas sous l'héritage écrasant d'un édifice bancal voulant résumer une vie passionnante et tumultueuse en à peine deux heures montre en main (et ne touchant qu'à peine du bout de la pellicule la plus grande de ses luttes : être elle-même quand tout son entourage et son bagage religieux l'en empêche), le film ne vaut in fine que pour la partition impliquée de Naomie Ackie.
Trop peu malheureusement pour faire du scolaire Whitney Houston : I Wanna dance with somebody un biopic majeur rendant hommage à une vraie légende, de ceux qui préfèrent laisser simplement parler la musique, plutôt que de trafiquer artificiellement toutes les notes...
Jonathan Chevrier