Réalisateur : Matthew Warchus
Avec : Alisha Weir, Emma Thompson, Stephen Graham, Lashana Lynch, Andrea Riseborough,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Fantastique, Comédie musicale, Famille.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h57min
Synopsis :
Toute nouvelle adaptation de la comédie musicale primée aux Tony Awards et aux Laurence Olivier Awards, "Matilda : La comédie musicale" raconte l'histoire d'une fillette extraordinaire à l'imagination débordante qui décide de changer le cours de son destin avec des résultats qui dépassent toutes ses espérances.
Critique :
Si les adaptations de l'œuvre de Roald Dahl sont nombreuses et variées, certaines sont volontairement passées à côté de l'aura sombre et tortueuse de son écriture pour la diluer dans un enrobage de saccharine loin d'être toujours digeste.
Un comble quant on sait que c'est justement l'obscurité intérieure de chacun de ses efforts qui en ont fait le succès, et avant tout et surtout auprès de son plus jeune public.
C'est un peu cet écueil dans lequel se vautre la nouvelle itération de son roman Matilda - l'avant dernier qui fut publié de son vivant - chapeautée par Netflix et inspirée du musical éponyme made in Broadway (une adaptation inévitable vu son triomphe sur et en-dehors des planches), un bouquin dont la noirceur - même humoristique - et l'insolence géniale explosent dès les premières lignes, elles qui suivent le dur passage à l'âge adulte d'une gamine extraordinaire mais systématiquement ignorée par sa propre famille, qui entre in fine en conflit avec une directrice d'école primaire - la tyrannique Miss Trunchbull - qui considère que son travail consiste à torturer ses élèves pour qu'ils obéissent sans réfléchir.
Cette version 2022 signée Matthew " Pride " Warchus révèle assez vite d'une manière un brin décevante qu'une grande partie de l'obscurité inhérente à l'histoire a été considérablement édulcorée en quelque chose de résolument trop doux et sentimental, bien loin de l'esprit espiègle et contestataire du matériau d'origine même si le surréalisme et la solitude inhérente de Matilda, enfant indésirée gardée par ses parents dans leur vie un peu à contrecœur, y est paradoxalement renforcés.
Mais comme dit plus haut, si les grandes lignes du récit semblent familières à quiconque ayant grandi avec le livre ou l'adaptation - cultissime - qu'en a fait Danny DeVito (avec en bonus des numéros de chants et et de danses pas toujours mémorables, exceptés " When I Grow Up " et " Revolting Children ", déjà présent dans les bandes annonces), les bords les plus durs ont été curieusement poncés - l'impact terrifiant et menaçant de l'étouffoir en tête -, le film voguant vers quelque chose de plus mélancolique, se précipitant dans la mise en images catharsis émotionnelle de Matilda tout en ne s'attardant jamais vraiment sur les expériences vraiment macabres à l'école qui aident si efficacement l'ancrage émotionnel et exprime pleinement l'esprit révolutionnaire de l'histoire.
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Reste un casting plutôt impliqué (si la jeune Alisha Weir en impose et que Stephen Graham y est excellent, Emma Thompson elle cachetonne comme ce n'est pas permis...) qui donne un surplus d'énergie à un effort qui se perdra probablement - et tristement - dans l'algorithme de Netflix d'ici quelques temps, là où l'incontournable film de 1996 n'est pas encore prêt à quitter les mémoires...
Jonathan Chevrier
Avec : Alisha Weir, Emma Thompson, Stephen Graham, Lashana Lynch, Andrea Riseborough,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Fantastique, Comédie musicale, Famille.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h57min
Synopsis :
Toute nouvelle adaptation de la comédie musicale primée aux Tony Awards et aux Laurence Olivier Awards, "Matilda : La comédie musicale" raconte l'histoire d'une fillette extraordinaire à l'imagination débordante qui décide de changer le cours de son destin avec des résultats qui dépassent toutes ses espérances.
Critique :
Étrange expérience que #MatildaTheMusical et ses sympathiques numéros musicaux, qui édulcore sensiblement l'obscurité et l'espièglerie du matériau d'origine (mais aussi son esprit contestataire), tout en accentuant paradoxalement le surréalisme et la solitude intime de Matilda. pic.twitter.com/gmN0qyacxl
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 26, 2022
Si les adaptations de l'œuvre de Roald Dahl sont nombreuses et variées, certaines sont volontairement passées à côté de l'aura sombre et tortueuse de son écriture pour la diluer dans un enrobage de saccharine loin d'être toujours digeste.
Un comble quant on sait que c'est justement l'obscurité intérieure de chacun de ses efforts qui en ont fait le succès, et avant tout et surtout auprès de son plus jeune public.
C'est un peu cet écueil dans lequel se vautre la nouvelle itération de son roman Matilda - l'avant dernier qui fut publié de son vivant - chapeautée par Netflix et inspirée du musical éponyme made in Broadway (une adaptation inévitable vu son triomphe sur et en-dehors des planches), un bouquin dont la noirceur - même humoristique - et l'insolence géniale explosent dès les premières lignes, elles qui suivent le dur passage à l'âge adulte d'une gamine extraordinaire mais systématiquement ignorée par sa propre famille, qui entre in fine en conflit avec une directrice d'école primaire - la tyrannique Miss Trunchbull - qui considère que son travail consiste à torturer ses élèves pour qu'ils obéissent sans réfléchir.
Copyright Dan Smith/Netflix
Cette version 2022 signée Matthew " Pride " Warchus révèle assez vite d'une manière un brin décevante qu'une grande partie de l'obscurité inhérente à l'histoire a été considérablement édulcorée en quelque chose de résolument trop doux et sentimental, bien loin de l'esprit espiègle et contestataire du matériau d'origine même si le surréalisme et la solitude inhérente de Matilda, enfant indésirée gardée par ses parents dans leur vie un peu à contrecœur, y est paradoxalement renforcés.
Mais comme dit plus haut, si les grandes lignes du récit semblent familières à quiconque ayant grandi avec le livre ou l'adaptation - cultissime - qu'en a fait Danny DeVito (avec en bonus des numéros de chants et et de danses pas toujours mémorables, exceptés " When I Grow Up " et " Revolting Children ", déjà présent dans les bandes annonces), les bords les plus durs ont été curieusement poncés - l'impact terrifiant et menaçant de l'étouffoir en tête -, le film voguant vers quelque chose de plus mélancolique, se précipitant dans la mise en images catharsis émotionnelle de Matilda tout en ne s'attardant jamais vraiment sur les expériences vraiment macabres à l'école qui aident si efficacement l'ancrage émotionnel et exprime pleinement l'esprit révolutionnaire de l'histoire.
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Reste un casting plutôt impliqué (si la jeune Alisha Weir en impose et que Stephen Graham y est excellent, Emma Thompson elle cachetonne comme ce n'est pas permis...) qui donne un surplus d'énergie à un effort qui se perdra probablement - et tristement - dans l'algorithme de Netflix d'ici quelques temps, là où l'incontournable film de 1996 n'est pas encore prêt à quitter les mémoires...
Jonathan Chevrier