I Wanna Dance with Somebody (2022) de Kasi Lemmons

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Enième biopic d'un star de la chanson, un sous-genre en soi qui connaît un regain depuis "Bohemian Rhapsody" (2018) de Bryan Singer, mais remplacé par Dexter Fletcher qui fera beaucoup mieux avec "Rocketman" (2019) et, ça tombe bien puisque le scénariste du premier, Anthony McCarte, également scénariste des films "Une Merveilleuse Histoire du Temps" (2014) de James Marsh et "Les Heures Sombres" (2015) de Joe Wright, est celui qui écrit ce nouveau biopic centré donc sur la pop star Whitney Houston (Tout savoir ICI !). Au départ, ce film qui fête ainsi les 10 ans de la disparition de la star devait être réalisé par Stella Meghie remarquée avec "Everything Everything" (2017), avant d'être remplacée par Kasi Lemmons, réalisatrice de "Le Secret du bayou" (1999) et du récent "Harriet" (2019) biopic d'un autre genre. Précisons que le titre renvoie à un des titres les plus connus de Whitney Houston, tandis qu'on trouve à la production Pat Houston, belle-soeur de la chanteuse et Clive Davis qui était déjà producteur de la chanteuse...  

Le film retrace donc la vie et le destin de la pop star de son enfance dans les années 60, rêvant de suivre le carrière de sa mère choriste renommée notamment de Aretha Franklin, jusqu'à son déclin et à sa mort en 2012 en passant par ses premiers succès internationaux en 1987 et son apogée dans les années 1992-1999... La pop star est incarnée par Naomi Ackie, remarquée dans "The Young Lady" (2016) de William Oldoyd, aperçue ensuite dans "Yardie" (2018) de Idris Elba et "Star Wars IX : l'Ascension de Skywalker" (2019) de J.J. Abrams. Ses parents sont interprétés par Tamara Tunie qui retrouve Kasi Lemmons après "Le Secret du Bayou" (1997), vue ensuite dans "Snake Eyes" (1998) de Brian De Palma ou "Flight" (2012) de Robert Zemeckis mais surtout connue dans la série TV "New-York, Unité Spéciale" (2000-2021), puis Clarke Peters qui retrouve également la réalisatrice après "Harriet" (2019), vu aussi dans "John Wick" (2014) de David Leitch et Chad Stahelski, "Three Billboards" (2017) de Martin McDonagh et "Da 5 Bloods" (2020) de Spike Lee. Citons encore Ashton Sanders alias Bobby Brown, vu dans "Moonlight" (2016) de Barry Jenkins, "Captive State" (2019) de Rupert Wyatt et "Judas and the Black Messiah" (2021) de Shaka King, Stanley Tucci dans le rôle du producteur Clive Davis, vu récemment dans "Jolt" (2021) de Tanya Wexler et "The King's Man : Première Mission" (2021) de Matthew Vaughn, et enfin citons Nafessa Williams aperçue dans "Burning Sands" (2017) de Gerard McMurray et "Black and Blue" (2019) de Deon Taylor... Le film a un gros soucis qui interroge dès les premières minutes puisque Withney était déjà une choriste professionnelle connue dans le milieu ce que le film semble oublier. On constate ensuite que le scénario trace une ligne directrice qui occulte pratiquement tous les événements marquants de sa vie.

Ainsi rappelons par exemple que la star connaissait déjà bien le milieu musicale, qu'elle a aussi écrit des chansons dont l'album du film "La Femme du Pasteur" (1996) de Penny Marshall, qu'elle a tout de même gagné un Oscar en duo avec Mariah Carey pour la chanson "When You Believe" du film d'animation "Le Prince d'Egypte" (1998), qu'elle a participé à plusieurs concerts Divas Live (1999-2003), elle est arrêtée pour marijuana dans un aéroport en 2000, puis rappelons qu'elle aurait été abusée sexuellement par sa cousine Dee Dee Warwick, et surtout la relation conjugale a été plus mouvementée avec notamment une condamnation pour violences en 2003 de Bobby Brown... Liste non exhaustive de tout ce que le film occulte. Le film qui dure 2h ne raconte finalement pas grand chose, se focalise sur quelques faits pas toujours très intéressants, voir mineurs, les survole ou les effleure. La réalisatrice ne semble pas inspiré non plus par le talent et l'aura de la star avec une mise en scène mollassonne, manquant totalement d'ampleur et qui ne rend donc jamais honneur à la flamboyance de la star. Niveau acting, magnifique prestation de Tamara Tunie alias maman Cissy Houston, par contre un peu déçu par la performance de Naomi Ackie dans le rôle principal, l'actrice insiste trop sur les tics ce qui pousse à l'imitation plus qu'à l'incarnation. Résultat, un téléfilm de luxe sans saveur, lisse qui ne prend aucun risque. À oublier, préférons les documentaires "Withney : Can I Be Me" (2017) de Nick Broomfield ou "Withney" (2018) de Kevin MacDonald.

Note :      

09/20