De James Cameron
Par Amanda Silver, James Cameron
Chronique : La suite du plus grand succès de tous les temps ne pouvait pas débarquer sur les écrans sans un peu d’appréhension. Son ambition monstrueuse était un risque en soit pour James Cameron. Le public aura-t-il envie, 13 ans plus tard, de retourner sur Pandora ?
Alors le réalisateur star la joue prudente. Son scénario est un quasi décalque du premier film, assez prévisible, mais il pose cependant les bases d’un récit qui devrait s’étoffer dans ses suites. Le message écologique est toujours central, mais La Voie de l’eau y ajoute la notion de clan et de famille composite et métissée. C’est de là que jaillit (tardivement) l’émotion, mais il est probable que la suite de la saga s’appuiera sur ce qui s’est construit ici pour approfondir les liens entre les tribus Navi et les relations au cœur même de la famille de Jack et Neytiri. En attendant, La Voie de l’eau reste dans les clous, se contente de dialogues passe-partout un peu naïfs et d’un méchant caricatural mais identifiable.
Alors à défaut d’être bluffé par l’histoire, on savoure la prouesse technologique et on en prend plein les yeux. Après une dizaine de minutes pour se réhabituer à la 3D, on est en immersion totale dans le monde de Pandora. On retrouve d’abord les montagnes où on avait quitté les héros, avant d’accompagner les Sully dans une fuite qui les conduira au village des Metkayina, au bord de l’océan. Et là les images sont terrassantes de beauté. Cameron nous embarque encore ailleurs, suggérant la richesse inépuisable du monde de Pandora. Il développe et enrichit encore la biodiversité de cette planète imaginaire qui devient presque familière. Les paysages sont au-delà du somptueux, la faune et la flore d’une variété insensée, les textures (peau, cheveux, sang, écailles, eau) d’un photoréalisme hallucinant. Certes les lunettes 3D assombrissent légèrement l’image, mais La Voie de l’eau ayant été filmé en 48 images par secondes, les scènes d’action sont d’une précision inédite et d’une ampleur jamais vue. La fluidité des scènes sous-marine est par exemple étourdissante. L’expérience visuelle est passionnante et comble la légère frustration d’un récit un peu simpliste, si bien que les 3h10 du film passent assez vite.
Avatar : La Voie de l’Eau impressionne franchement et ne déçoit pas. Mais l’exigence était si élevée qu’on ne peut qu’en attendre plus pour les prochains !
Synopsis : Se déroulant plus d’une décennie après les événements relatés dans le premier film, AVATAR : LA VOIE DE L’EAU raconte l’histoire des membres de la famille Sully (Jake, Neytiri et leurs enfants), les épreuves auxquelles ils sont confrontés, les chemins qu’ils doivent emprunter pour se protéger les uns les autres, les batailles qu’ils doivent mener pour rester en vie et les tragédies qu’ils endurent.