Ursus l'invincible

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Artus Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Ursus l’invincible » de Gianfranco Parolini.

« On ne sait jamais qui est le gardien ou le prisonnier »

Usurpant l’identité d’Ursus, le tyran Théomaque a pris le trône d’Attra et impose son pouvoir. Le prince Dario, soucieux de rétablir le véritable souverain, fait alors appel à Ursus. Ce dernier, avec deux compagnons, se mettent en route pour Attra. Il faudra toute la musculature et l’ingéniosité du héros pour renverser le despote.

« Seul le vrai Ursus saurait être aussi généreux dans la victoire »

Né de la plume de l’écrivain polonais Henryk Sienkiewicz, Ursus apparait ainsi pour la première fois comme l’un des personnages secondaires de son roman « Quo Vadis » (1896), porté plusieurs fois à l’écran (par Gabriele D’Anunzio en 1924, par Mervyn LeRoy dans sa version hollywoodienne de 1951, ou encore par Jerzy Kawalerowicz dans une version polonaise en 2001). Mais à la faveur de l’engouement du cinéma bis italien pour le péplum dans les années 50 et 60, Ursus s’émancipe et devient un héros à part entière, avec ses propres aventures. Doté d’une force physique hors du commun et d’une certaine droiture morale, il s’impose ainsi rapidement comme l’un des concurrents cinématographique d’Hercule et de Maciste. Une dizaine de films lui sont ainsi consacrés au début des années 60, les plus célèbres étant sans doute « La fureur d’Hercule » (Carlo Campagalliani, 1961) et « La vengeance d’Ursus » (Luigi Capuano, 1961). En 1964, le personnage connait l’une de ses toutes dernières épopées cinématographiques à l’occasion de « Ursus l’invincible », réalisé par Gianfranco Parolini, ancien script de Roberto Rossellini qui mènera une prolifique carrière de scénariste et (surtout) de réalisateur, principalement célèbre pour sa trilogie westernienne des « Sabata ».

« Qu’elle soit ou non au service de la justice, la violence reste la violence ! »

Mais en dépit de son intrigue au demeurant très classique – le héros devra affronter un machiavélique imposteurqui a conquis le trône du royaume d’Attraen se faisant passer pour lui – cet « Ursus l’invincible » n’est pas véritablement le péplum qu’on s’attendait à voir. Bien au contraire, Gianfranco Parolini signe ici une comédie d’aventures plutôt fantaisiste et parodique où les références, nombreuses et disparates, semblent allègrement se mélanger. En effet, le monde antique qui est ici représenté semble reprendre à son compte des éléments tout droit sortis des « Contes des mille et une nuit », tant dans ses décors orientalisants que dans son intrigue (qui rappelle en partie celle de « Aladin ou la lampe merveilleuse »), ou encore de « Robin des bois » (version Michael Curtiz et ses héros bondissants). Si le scénario semble souvent assez mince, il est surtout prétexte à enchainer des scènes de duels épiques (à l’épée ou au corps à corps) et des bagarres homériques (qui rappellent, par leur générosité et leurs bruitages excessifs, les grandes heures à venir du tandem Bud Spencer et Terrence Hill). Reste qu’en dépit d’une réalisation efficace et des décors plutôt soignés, le film pèche un peu de par la qualité de son interprétation, le musculeux Alan Steel manquant cruellement de charisme face à un Mimmo Palmara pour le coup bien plus marquant en méchant perfide. Au final, « Ursus l’invincible » se révèle être un film d’aventures assez joyeux grâce à son second degré tout à fait assumé. Un film anecdotique, mais plutôt réjouissant.

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Le blu-ray : Le film est présenté dans un Master 2K restauré et proposé en version originale italienne (2.0), ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné de « Invincibles » : entretien avec Toni Mecacci (2022, 27 min.), d’un Diaporama d’affiches et de photos et d’une Bande-annonce originale.

Édité par Artus Films, « Ursus l’invincible » est disponible en édition collector blu-ray + DVD + livret (« Ursus, le vainqueur du taureau » par Michel Eloy, 32 pages) depuis le 8 novembre 2022.

Le site Internet d’Artus Films est ici. Sa page Facebook est ici.