Dernier film vu en 2022. Premier long métrage de Héloïse Pelloquet après ses courts métrages "Comme une Grande" (2015), "L'Âge des Sirènes" (2016) et "Côté Coeur" (2018). Pour ce projet la cinéaste voulait une histoire autour d'un couple mal assorti et une rencontre de deux milieux différents. La réalisatrice-scénariste co-signe son scénario avec Rémi Brachet avec qui elle avait déjà collaboré sur ses deux derniers courts... Chiara vit avec son mari sur l'ïle de Noirmoutier où il a grandi. Par amour elle a accepté de venir vivre sur ectte île et a appris le métier de la pêche et leur bonheur dure depuis vingt ans. L'arrivée d'un jeune stagiaire, Antoine 20 ans, va bousculer ses certitudes et l'équilibre qu'elle avait avec son mari...
Chiara est incarnée par l'actrice Cécile De France vue ces derniers mois dans "The French Dispatch" (2021) de Wes Anderson, "Illusions Perdues" (2021) de Xavier Giannoli, "De Son Vivant" (2021) de Emmanuelle Bercot et "Les Jeunes Amants" (2022) de Carine Tardieu. Le mari est interprété par Grégoire Monsaingeon aperçu dans "Tu seras un Homme" (2013) de Benoît Cohen, "Jeune Femme" (2017) de Léonor Serraille tandis que le jeune stagiaire est joué par Félix Lefebvre remarqué dans "L'Heure de la Sortie" (2018) de Sébastien Marnier, et vu depuis dans "Eté 85" (2020) de François Ozon et "Suprêmes" (2021) de Audrey Estrougo. Citons encore Jean-Pierre Couton et Imane Laurence qui retrouvent tous deux la réalisatrice et son scénariste après "L'Âge des Sirènes" (2016) et "Côté Coeur" (2018). Une grande partie du casting est composé aussi de plusieurs amateurs habitants de Noirmoutier... La première partie du film se focalise sur le quotidien d'un couple de marins-pêcheurs, la routine, la dureté d'un tel travail, la mer mais aussi l'usine, et ce qui fait toute la singularité d'être insulaire sur une petite île où tout le monde se connaît. Une première partie presque en docu-fiction donc qui pourrait être un peu lourde si elle n'était fondamentalement indispensable pour comprendre le contexte sociale, professionnelle et conjugale qui fait la vie de Chiara/De France. Néanmoins, tout est mis en place de façon à montrer qu'elle est amoureuse de son époux, heureuse et bien entourée jusqu'à cette partie mariage trop longue, poussive et trop anecdotique.
Finalement elle craque pour un gamin qui pourrait être son fils, sans qu'on sache vraiment pourquoi ?! En effet, c'est un gosse bourgeois, minot, qu'elle connaît à peine, jusqu'ici tout nous montre son bonheur... etc... Peut-être alors qu'il aurait fallu nous montrer les failles de ses 18 dernières années, et pourquoi l'absence d'enfant n'ai jamais abordée alors que ça paraît légitime après tant d'années de vie commune ?! Pourtant Chiara/De France craque comme une crise de la quarantaine et si la réalisatrice tente de nous faire croire à des sentiments sincères derrières la chair et le désir on n'y adhère jamais. Trop de différences (et pas que l'âge), et finalement cette femme se permet juste une petite cure de jouvence avec un bel éphèbe qui est trop jeune pour savoir ce qu'est l'amour, la preuve viendra... La dimension érotique évoque justement cette crise existentielle, la réalisatrice précise : "Il était important que ces scènes donnent une image juste, et non fantasmée, d'une sexualité féminine. Il était aussi très important qu'elles nous parlent du plaisir féminin, à l'heure où le droit des femmes à jouir de leur corps est sans cesse violemment remis en cause." Sur ce point la cinéaste filme les corps avec un oeil à la fois discret et direct, sans voyeurisme facile tout en assumant la sensualité nécessaire. Mais le plus réussi reste la dernière partie, un épilogue malin, qui évite les écueils habituels, touchant et digne. Niveau acting, mention à Grégoire Monsaingeon en mari aimant et cocu, et surtout forcément une magnifique performance de Cécile De France dans un rôle pas facile. En conclusion, il manque de petits détails plus approdondis pour être pleinement convaincu mais ça reste un joli film, émouvant et sincère.
Note :
13/20