Un monde

Un mondeUn monde dont on sort KO, lessivé

Voilà le type de film dont je sors circonspect. Woaw !!! Quelle claque, on voie bien tous les mécanismes du harcèlement scolaire se dérouler sous nos yeux. C’est hyper réaliste ; le film est âpre comme sont cruels très souvent les enfants entre eux. Mais aussi, punaise que c’est chargé !!! Rien n’est épargné à cette petite et à son grand frère. Et surtout on n’épargne guère le spectateur en nous enfermant, type huis clos, avec ces enfants dans cette cour d’école, ces salles de classe et ce réfectoire. Mais où sont les respirations pour les enfants dans ce MONDE ; mais où est la lumière pour le spectateur. 1h15 d’une violence ordinaire non-stop ; hormis une scène avec une institutrice à l’écoute, car le père lui est inefficace. C’est bien le choix du réalisateur ; puisque jamais nous ne sortirons de l’école. A la fin du film, difficile de se faire une opinion tranchée sur ce à quoi on vient d’assister ; c’est une réussite que de semer le trouble chez le spectateur, mais troublé par le dispositif mis en place pour arriver à ses fins.

Si on est moins dans l’émotion, on peut aussi dire de ce film que c’est une immersion réussie dans une cour d’école nous renvoyant à nos souvenirs ; le MONDE des enfants, c’est loin d’être le MONDE des Bisounours. Laura Wendel filme de bout en bout à hauteur d’enfant ne lâchant pas ses deux protagonistes principaux dont la petite Maya Vanderbeque. Elle a aussi bon goût de ne pas pousser le drame jusqu’à une forme de paroxysme ; la solidarité entre le frère et la sœur est mise à mal mais ne sera jamais oubliée jusqu’à une étreinte finale touchante et forte de sens. Cependant, même si c’est le parti pris du film, on aurait avoir une ouverture sur l’extérieur, car çà ressemble au fur et à mesure à un magnifique exercice de style mais un exercice de style malgré tout.

Un film à montrer dans les collèges, le mode très frontal peut toucher les ados.

Sorti en 2022

Ma note: 14/20