Deuxième volet d'Enola Holmes après le plutôt moyen premier long métrage sorti en 2020 ici déjà sous la direction de Harry Bradbeer. La suite était déjà annoncée après le succès du film de la plateforme Netflix. Le casting est quasiment complet, seul grand absent de ce second volet Mycroft/Claflin.
Devenue détective à son propre compte, Enola ne croule pas sous les demandes jusqu'à celle d'une jeune fille qui veut retrouver sa sœur, travailleuse dans l'usine d'allumettes de la ville. Volonté pour Enola de s'émanciper de son, frère, elle va vite s'apercevoir que les deux affaires pourraient être liées.
Le véritable atout du film est son contexte historique de la première grève des ouvrières d'usine avec l'utilisation de personnes ayant réellement existées comme Sarah Chapman. Ecriture plus mature du scénario contrairement au premier, a été supprimé les côtés énervant du premier opus tout en gardant cette multitudes de flashback qui n'ont pas forcément de consistance ni de saveur dans le film, seule volonté les minutes supplémentaires accordés. Décors et costumes sont encore très bien travaillés et les caractères des personnages sont toujours aussi bien construits tant pour les personnages principaux que secondaires. Les effets spéciaux auraient pu être maniés avec plus de finesse mais ça reste un détail dans une écriture plus travaillé et soigné avec des éléments qui nous ramène dans le Londres de la fin des années 1880 (Phosphore).
Millie Bobby Brown reprend son rôle d'Enola en lui conférant un côté plus adulte. On a enfin, une véritable enquête qu'elle mène de bout en bout et les interactions avec son frère viennent ajouter de la complexité à l'énigme. Henri Cavill / Sherlock est un personnage enfin exploité à sa juste réputation et l'on voit enfin les travers propres au célèbre détective décrit par Arthur Conan Doyle. Les personnages secondaires sont dans une juste lignée avec une superbe interprétation du méchant David Thewlis (Saga Harry Potter) qui vient assombrir les humeurs pétillantes et de joyeuses d'Enola, joli contraste qui donne un peu de relief. Une grande fadeur au tableau des personnages avec Louis Patridge, le lord amoureux qui ramène une histoire d'amour bête et sans saveur pour le plaisir d'un public adolescent.
On reprochera surtout au long-métrage de jouer avec un contexte historique sans donner une plus belle carte aux ouvrières, à leur revendication, leur place dans la société etc. Vouloir en faire trop est un peu une caractéristique du film sans prêter attention aux détails, les faux raccords se succèdent, les incohérences aussi et l'invraisemblable vient heurter l'Histoire. Mais on s'en accommode assez facilement par un film plaisant, familiale sans prise de tête, avec un dernier twist intéressant et surprenant qui annonce en même temps la suite des enquêtes d'Enola Holmes.
Note :