Douzième film de John Madden qui adapte une nouvelle fois un ouvrage littéraire, cette fois il s'agit du roman de Ben Macintyre, Opération Mincemeat sorti en 2011, reprenant en fiction une opération militaire de désinformation réelle ayant eu lieu pendant la Seconde Guerre mondiale.
Une organisation secrète va mettre au point un stratagème de désinformation cruciale face à l'armée allemande pour une opération militaire stratégique.
Le synopsis n'est en rien original, on s'attend assez facilement à ce dénouement même sans connaître l'Histoire. Le long-métrage se décompose en deux : un premier temps où la mise en place du stratagème est très intéressante et les interactions/émulations entre les personnages fascinent facilement et un deuxième temps du suivi du stratagème qui manque de reliefs et de tensions. Le problème dans ce genre de long-métrage c'est que l'on cherche à chaque fois à créer une partie fiction et souvent l'équilibre entre celle-ci et la vérité historique est compliquée à trouver. La ruse n'échappe pas à ce problème où la romance-adultère vient gâcher clairement la partie véridique-militaire du film, mettant même dans un second plan l'importance des relations internationales et les jeux de diplomaties tout comme l'espionnage et contre-espionnage. Il est aussi dommage de créer des questions, des doutes sur un frère, des étapes parallèles à leur subterfuge et ne pas aller jusqu'au bout de la reflexion laissant le spectateur dans une ignorance qui n'a aucun bénéfice.
Les personnages secondaires féminins viennent dynamiser le casting prenant même plus de place et d'intérêt que les personnages principaux masculins. Kelly Macdonald et Penelope Wilton donnent plus d'attraits aux deux facettes de vie : celle imaginée et celle vécue contrairement à leurs confrères Colin Firth et Matthew Macfayden qui jouent sur une tonalité identique alors même que leur poste, leur caractère propre est mis à rude épreuve, leur histoire se tenant que sur le fil de la ruse établie.
Finalement, ce n'est pas un mauvais film dans son fond, la forme étant facile, ça ne gâche tout de même pas le plaisir de mettre en lumière un événement militaire important qui n'est pas connu de tous. Il faut simplement être un peu plus curieux et ne pas prendre pour argent comptant l'Histoire de "chair à pâté" telle que décrite.
Note :
