Cinéma | ASTÉRIX & OBÉLIX : L’EMPIRE DU MILIEU – 12/20

Par Taibbo

De Guillaume Canet
Avec Guillaume Canet, Gilles Lellouche, Vincent Cassel

Chronique : Les nouvelles aventures cinématographiques du plus célèbre des Gaulois méritent-elles le torrent de haine qui s’est déversé sur son réalisateur et le lynchage en règle du long métrage ? En toute honnêteté, non, vraiment pas. On ne saura jamais dans quelle mesure les déclarations tranchées du patron de Pathé, Jérôme Seydoux (producteur du film) à l’encontre du cinéma d’auteur auront encouragé cette fronde de la presse spécialisée contre le blockbuster, mais pour qui ne s’attend pas à voir du Spielberg ou du Scorsese, le Royaume du Milieu remplit honorablement son rôle de divertissements grand public et familial. Certes le scénario est léger, il y a du déchet dans les vannes (notamment au niveau des références à l’actualité, les anachronismes tombent plus à propos) et il y a clairement un abus de caméos, mais cela ne dépareille franchement pas dans le paysage général de la comédie française… L’humour s’appuie beaucoup sur Jonathan Cohen, aussi bien pour sa réparti que pour son goût des temps longs et des situations malaisantes. Ça peut parfois impacter négativement le rythme, mais j’avoue que je suis client. On sourit plus qu’on ne rit, certes mais c’est loin du désastre annoncé. D’autant plus qu’on découvre un Obélix attendrissant, incarné avec gourmandise par un Gilles Lellouche au moins aussi convaincant que Depardieu. Et si Canet en Astérix relève un peu de l’erreur de casting, il a le mérite de recentrer le personnage au cœur d’un récit qui avance au gré des chamailleries et des rabibochages des deux amis, comme dans la BD. On apprécie aussi le double rôle de Cotillard (si vous l’avez reconnue quand elle n’est pas Cléopâtre) et Cassel à l’air de beaucoup s’amuser, particulièrement avec José Garcia.
Les décors et effets spéciaux auraient pu être plus ambitieux, surtout la partie qui se déroule en Chine, mais il faut avoir à l’esprit que le tournage devait initialement se passer en Asie, avant que la pandémie ne l’oblige à se limiter à l’Europe. Finalement Canet ne s’en tire pas si mal.
Oui, le film aurait mérité une écriture plus travaillée et un scénario plus poussé. Il se situe évidemment à des année lumières du miracle Mission Cléopâtre de Chabat sur l’échelle Astérix, il est même assez loin des aventures animées d’Alexandre Astier, mais se positionne un bon cran au-dessus de Contre César et des Jeux Olympiques.
Non vraiment, Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu ne méritait pas un tel acharnement.

Synopsis : Nous sommes en 50 avant J.C. L’Impératrice de Chine est emprisonnée suite à un coup d’état fomenté par Deng Tsin Quin, un prince félon. Aidée par Graindemaïs, le marchand phénicien, et par sa fidèle guerrière Tat Han, la princesse Fu Yi, fille unique de l’impératrice, s’enfuit en Gaule pour demander de l’aide aux deux valeureux guerriers Astérix et Obélix, dotés d’une force surhumaine grâce à leur potion magique. Nos deux inséparables Gaulois acceptent bien sûr de venir en aide à la Princesse pour sauver sa mère et libérer son pays. Et les voici tous en route pour une grande aventure vers la Chine. Mais César et sa puissante armée, toujours en soif de conquêtes, ont eux aussi pris la direction de l’Empire du Milieu…