Après son premier long métrage en tant que réalisateur "Du Soleil dans mes Yeux" (2018), voici le retour de Nicolas Giraud derrière et devant la caméra avec une histoire singulière qu'il n'avait pas vu venir : "Je ne sais jamais ce qui me pousse vraiment à écrire sur tel ou tel sujet. Un jour, une idée arrive, d'abord embryonnaire. Parfois elle s'évanouit, parfois elle se développe... Sans que je comprenne exactement comment, des informations affluent, des fantasmes se créent, des sons et des images surgissent, et une histoire se dessine. J'imagine que l'Astronaute porte en lui mon envie de cinéma." Il est produit par Christophe Rossignon, un passionné du sujet, producteur de Stephane Brizé, Michel Ocelot, Tran Anh Hung ou encore Mathieu Kassovitz lui-même passionné par l'espace et qui arrive sur le projet justement par sollicitation du producteur. Le producteur présente aussi au réalisateur-scénariste-acteur Nicolas Giraud l'astronaute français Jean-François Clervoy qui devient conseiller technique sur le tournage. Nicolas Giraud co-signe le scénario avec Stéphane Cabel qui a notamment écrit "Le Pacte des Loups" (2001) de Christophe Gans, "Le Concile de Pierre" (2006) de Guillaume Nicloux ou "L'Enquête" (2014) de Vincent Garenq... Ingénieur en aéronautique chez ArianeGroup, Jim Desforges se consacre depuis des années à un rêve secret : construire sa propre fusée et accomplir le premier vol spatial habité amateur de l'histoire. Mais les risques sont aussi importants que multiples et qu'il va devoir apprendre à partager son secret pour aller au bout de ses rêves...
L'ingénieur rêveur est incarné par le réalisateur Nicolas Giraud, acteur fétiche chez David Oelhoffen et René Féret, on a pu le voir aussi dans "Les Aventures Extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec" (2010) de Luc Besson, "Voir la Mer" (2011) de patrice Leconte ou "Les Gardiennes" (2017) de Xavier Beauvois. Ses parents sont interprétés par Jean-Henri Compère vu dans "Dédales" (2003) de René Manzor ou "La Belle Saison" (2014) de Catherine Corsini, et Carole Trévoux vue dans "Un Petit Boulot" (2016) de Pascal Chaumeil et "Notre-Dame du Nil" (2020) de Atiq Rahimi. La grand-mère est jouée par Hélène Vincent vue récemment dans "Adorables" (2020) de Solange Cicurel et "L'Origine du Monde" (2020) de et avec Laurent Lafitte. Il a le soutien d'un astronaute désabusé incarné par Mathieu Kassovitz vu dernièrement dans "Lui" (2021) de et avec Guillaume Canet ou "Les Choses Humaines" (2021) de et avec Yvan Attal, de proches joués par Ayumi Roux révélée par la série TV "SKAM FRance" (2020-...) et aperçue dans "Théo et les Métamorphoses" (2022) de Damien Odoul et "Le Monde après Nous" (2022) de Louda Ben Salah-Cazanas, et Bruno Lochet vu dans "Mandibules" (2021) de Quentin Dupieux ou "Le Dernier Voyage" (2021) de Romain Quirot, il retrouve après "Potiche" (2010) de François Ozon son partenaire Jérémie Rénier vu récemment dans "Novembre" (2022) de Cédric Jimenez qui retrouve aussi son scénariste de "Le Pacte des Loups" (2001) et son producteur de "Eternité" (2016) de Tran Anh Hung, qui suit d'autres personnages moins "compréhensifs", joués par Hippolyte Girardot vu dans "La Daronne" (2020) de Jean-Paul Salomé ou "The French Dispatch" (2021) de Wes Anderson, Anne Charrier vue dans "L'Aventure des Marguerite" (2020) de Pierre Coré, "Parents d'Élèves" (2020) de Noémie Saglio et "Le Temps des Secrets" (2022) de Christophe Barratier, puis enfin Féodor Atkine vu dans "Le Retour du Héros" (2018) de Laurent Tirard et "Mastemah" (2022) de Didier D. Daarwin... Le partie pris est évidemment une question de budget, mais aussi par ce biais permet au film de rester focaliser sur l'humain plutôt que sur le spectaculaire. Et ça paraît finalemennt complètement logique car plus que l'espace, le sujet est avant tout le rêve, celui de Jim/Giraud comme celui des uns et des autres et le rêve est avant tout humain.
En évitant le spectaculaire ou l'option trop SF, le réalisateur-scénariste-acteur opte donc pour un style réaliste voir naturaliste. La partie technique est évidemment hyper documentée et plausible même si c'est aussi un peu callipotracté ne serait-ce que par des détails terre à terre ; par exemple comme si rénovée un petit corps de ferme suffisait à faire une fusée, aussi petite soit-elle ?! D'autres détails paraissent plutôt comme des maladresses ou facilités comme la réplique sur la couleur rouge de la cuisine (quel rapport ?!) ou mamie qui s'étonne des années après qu'il y a un grand risque de mourir, et encore 32% ça paraît même peu ! Mais la sincérité de l'entreprise (Giraud et son film comme son personnage et sa fusée !) touche au coeur, on finit par y croire parce qu'on veut que le rêve se réalise, comme tous nos rêves qui nous laisse une part d'innocence et donc d'espérance. Les personnages sont aussi particulièrement bien écrit pas de clichés genre aventurier revenu de tout ou génie incompris. Les acteurs sont au diapason et on aime aussi leur abnégation, surtout Nicolas Giraud qui a donné de sa personne, financièrement mais aussi physiquement (séquence piscine sans trucage). Evidemment la fin ajoute une pincée de surréalisme, le surréalisme qui fait les plus beaux poèmes, et c'est vrai qu'un bouquet d'étoiles offre toujours son lot d'émotion. Un très beau film sur la passion et le rêve à voir et à conseiller.
Note :
17/20