Un Homme Heureux (2023) de Tristan Séguéla

Nouveau film de Tristan Séguéla après "16 ans ou Presque" (2013), "Rattrapage" (2017) et "Docteur ?" (2019), qui abord à nouveau le thème de la différence, ou plutôt à propos d'une différence. Le projet lui a été proposé sur une idée de deux scénaristes qui se sont inspirés d'une personne de leur entourage qui a entrepris une transition de genre à plus de 50 ans et qui a tout fait pour préserver son couple. Il s'agit de Isabelle Lazard qui a travaillé sur "Une Intime Conviction" (2019) de Antoine Raimbault et "Si on Chantait" (2021) de Fabrice Maruca, puis Guy Laurent qui a écrit notamment "La Beuze" (2003) de François Desagnat et Thomas Sorriaux, ainsi que pour les franchises "Ducobu" (2012-2019) et "Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?" (2014-2021)... Alors que Jean, maire très conservateur d'une petite ville du nord, est en campagne pour sa réélection, Edith son épouse depuis 40 ans, lui annonce qu'en fait, au plus profond d'elle, elle est et a toujours été un homme ! Pensant d'abord à une plaisanterie, Jean doit se rendre à l'évidence et si il pense au devenir de son couple, il doit aussi convenir que le timing électoral n'est pas le plus simple...

Un Homme Heureux (2023)  de Tristan Séguéla

Le couple est incarné par un duo de star inédit sur grand écran, Fabrice Luchini enfin de retour après quelques années d'absence depuis "Le Meilleur reste à Venir" (2019) de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, exception faite du documentaire "Par Coeurs" (2022) de Benoît Jacquot, puis sa partenaire Catherine Frot vue dans "Sous les Étoiles de Paris" (2020) de Claus Drexel, "Des Hommes" (2020) de Lucas Belvaux ou "La Fine Fleur" (2020) de Pierre Pinaud. Ils sont entourés de Philippe Katerine vu récemment dans "Petite Solange" (2022) de Axelle Ropert et "Astérix et Obélix : L'Empire du Milieu" (2023) de et avec Guillaume Canet après lequel il retrouve l'humoriste Chicandier vu auparavant dans "Flashback" (2021) de Caroline Vigneaux. Citons les humoristes très présents au casting avec Artus qui retrouve son réalisateur de "Docteur ?" (2019) et sa scénariste de "Si on Chantait" (2021), et vu depuis dans "J'adore ce que vous faîtes" (2022) de Philippe Guillard ou "Les Goûts et les Couleurs" (2022) de Michel Leclerc, Agnès Hurstel vue récemment dans "On sourit pour la Photo" (2022) de François Uzan et "Coupez !" (2022) de Michel Hazanavicius, puis retrouve après la série TV "Jeune et Golri" (2021-...) son partenaire Paul Mirabel humoriste qui vient de tourner son premier film tout récemment dans "Classico" (2022) de Nathanaël Guedj et Adrien Piquet-Gauthier, puis Haroun humoriste aperçu de loin dans le film collectif "Selfie" (2020) et "Eleonore" (2020) de Amro Hanzawi. Citons encore Bastien Ughetto vu entre autre dans "Michael Kohlhaas" (2013) de Arnaud des Pallières, "Le Chant du Loup" (2019) de Antonin Baudry, "Adieu les Cons" (2020) de et avec Albert Dupontel ou "Les Survivants" (2023) de Guillaume Renusson, puis enfin Laëtitia Eïdo vue dans "L'Homme de la Cave" (2021) de Philippe Le Guay, "Les Choses Humaines" (2021) de Yvan Attal ou "Presque" (2021) de Bernard Campan et Alexandre Jollien... Le départ n'est pas exempt de clichés et de caricatures mais c'est aussi pour mieux servir son propos et son genre. La caricature est toujours un paramètre comique, et dans ce cas quoi de mieux que de mettre au pilori un politique de droite conservateur engoncé dans sa génération sexagénaire en pleine réélection municipale ?! 

Un Homme Heureux (2023)  de Tristan Séguéla

Le départ est donné, avec pour un fois une première partie qui n'est pas trop longue. Présentation des protagonistes et entrée dans le vif du sujet dans un même élan. On rit assez vite et régulièrement, avec un bon équilibre entre les gags visuels et/ou action-réaction avec des répliques qui jouent sur l'intolérance et/ou les préjugés. Oui les clichés ont la dent dure mais pourtant on constate que tous sont pourtant parfaitement réalistes et encore une longue vie dans nos quotidiens. Ca fait donc forcément mouche, c'est à la fois juste et drôle. La première réunion LGB... est aussi simple qu'efficace, ludique voir sans en faire des tonnes. Luchini est impeccable en droitard paumé dans ses certitudes, tandis que Catherine Frot endosse un rôle difficile voir ingrat (s'enlaidir), le tout bien aidé par des seconds rôles savoureux qui saupoudrent de sel les séquences sans jouer pour autant le sidekick habituel. Les clichés sont parfaitement servis pour dénoncer les préjugés ni plus ni moins, avec fantaisie et drôlerie. Malheureusement, comme trop souvent, pas moyen de s'empêcher de parasiter la comédie pure par la partie émotion, une pincée de dramaturgie là où on voulait juste en rire. Ca casse le rythme et le zygomatique. Dommage... Mais restons ouvert (?!) Tristan Séguéla signe une comédie qui fonctionne bien dans l'ensemble, drôle et pertinent sans juger, sans être politique ou démago ce qui est une gageure sur ce genre de sujet brûlant. Un très bon moment, qui aurait pu être encore plus efficace sans cette manie chiante de la partie "sérieuse".

Note :      

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14/20

Pour info bonus, Note de mon fils de 13 ans :               

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13/20