[CRITIQUE] : Spin me round

[CRITIQUE] : Spin me roundRéalisateur : Jeff Baena
Avec : Alison Brie, Alessandro Nivola, Aubrey Plaza,...
Distributeur : - (Sony Pictures Releasing France)
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain, Italien.
Durée : 1h44min
Synopsis :
Envoyée dans un programme d'immersion en Italie aux frais de son entreprise, une escapade romantique se transforme en chaos pour une jeune femme.

Critique :

Comédie étrange à la fois trop peu divertissante pour garder constante l'attention de son auditoire ni assez pertinente pour justifier sa prise en grippe molle de la romcom, #SpinMeRound botte souvent en touche en rip-off inachevé mais réellement imprévisible de #VacancesRomaines pic.twitter.com/Y5XaWAYive

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 18, 2023

Dans le giron d'une comédie US sensiblement balbutiante ces dernières années, il y a quelque chose d'admirable dans l'idée de voir Adam Sandler être encore capable de faire plier les majors (la Warner et Sony hier, Netflix aujourd'hui) en les convaincant de produire des comédies avec ses potes dans des cadres vraiment (genre VRAIMENT) agréables.
Tellement que certains tentent de suivre son exemple sans forcément être capables de rendre ses réunions entre amis aussi divertissantes.
Comme Jeff Baena, qui s'était dit que convoquer sa bande dans le sud de l'Italie pour concocter une informe satire des codes usées de la comédie romantique, aurait de quoi séduire un spectateur il est vrai de moins en moins exigeant...
Monumentale erreur évidemment, et sa sortie française (littéralement en catimini par une Sony Pictures qui n'en a visiblement rien à branler de ses sorties VOD) dans la foulée de l'excellent Somebody I used to know de Dave Franco, aux similarités allant bien plus loin que la simple présence de la merveilleuse Alison Brie en vedette, le dessert encore plus.

[CRITIQUE] : Spin me round

IFC Films


Comédie (très) étrange à la fois pas assez divertissante pour garder constante l'attention de son auditoire ni suffisamment pertinente pour justifier sa prise en grippe molle du genre, la narration se fait sans trembler un rip-off inachevé mais réellement imprévisible (un compliment finalement) de Vacances romaines jusqu'à un dénouement ridicule qui saccage toute idée de nuance sous-textuelle, autant sur la dynamique du pouvoir dans le milieu professionnel que sur l'illusion aveuglante du fantasme de la romance de vacances.
Et c'est au fond là que le bât blesse, tant à force de toujours vouloir voir plus loin que la simple parodie romantique (qu'il ne réussit jamais vraiment en ne provoquant aucun rire où presque) en multipliant les ruptures de ton (suspense, terreur, comédie,...), Baena se fait un touche-à-tout jamais maître de rien, gâchant même le potentiel comique de ses comédiens, que ce soit le génial Alessandro Nivola (qui a prouvé par le passé - The Art of Self-Defense - qu'il était capable de laisser exploser une savoureuse énergie vacharde et mesquine), sa compagne Aubrey Plaza (qui disparait bien trop tôt pour le bien du film) où même une Alison Brie paradoxalement mal desservie par un scénario qu'elle a elle-même co-écrit avec le réalisateur (elle y est aussi attachante qu'intolérablement stupide).
Une put*** d'occasion manquée donc pour une séance décalée qui tente si maladroitement de jongler avec plusieurs tons et genres, que son château de carte ne pouvait être appelé qu'à se ramasser la tronche.
Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Spin me round