Réalisateur : Olivier Peyon
Avec : Guillaume De Tonquédec, Victor Belmondo, Guilaine Londez, Jeremy Gillet, Julien de Saint-Jean,...
Budget : 2,1M€
Distributeur : KMBO
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h45min
Synopsis :
Le romancier Stéphane Belcourt a accepté de parrainer le bicentenaire d’une célèbre marque de cognac. C’est l’occasion de revenir pour la première fois dans la ville où il a grandi. Sur place, il rencontre Lucas, le fils de son premier amour. Les souvenirs affluent : le désir irrépressible, les corps qui s’unissent, une passion qu’il faut taire… Ce premier amour s’appelait Thomas. Ils avaient 17 ans.
Critique :
Depuis que le maître Georges Méliès a, en quelque sorte, démocratisé le procédé à la suite de son magnifique LeVoyage sur la Lune, les questions restent toujours aussi vives plus d'un siècle plus tard quant à la notion d'intérêt (discutables où non selon les cas) de voir les cinéastes s'échiner à transposer diverses oeuvres de la littérature - passée comme contemporaine - sur grand écran, tant l'adage veut " qu'adapter, c'est trahir " et qu'il est acquis que pour les lecteurs, l'expérience en salles ne surplombe jamais où presque l'expérience de la lecture - sauf pour certaines exceptions, selon les sensibilités.
Si une réponse profondément pessimiste vient intimement à l'esprit (celle du manque d'originalité d'une industrie cinématographique un brin paresseuse couplée à une autre paresse, celle d'un auditoire qui dans sa grande généralité, ne se donne pas la peine d'ouvrir un bouquin et lui préfère sa version imagée), jouons un minimum la carte de l'optimisme (naïveté ?) en arguant que de nombreux faiseurs de rêves s'attachent encore à nous conter ses histoires non pas dans un seul but pécunier, mais bien pour y apporter si ce n'est leur patte, au moins un regard et/où une approche nouvelle qui justifie pleinement leur entreprise.
Un équilibre précaire qui les confronte il est vrai à paradoxe ridiculement impossible à désamorcer, entre la réclamation parfois virulente d'un auditoire espérant une extrême fidélité dans l'adaptation (pour ne pas totalement détruire de la représentation imaginaire que l'on s'en fait), tout autant que ceux espérant qu'elle propose quelque chose d'autre (pour ne pas crouler sous le poids d'une simple retranscription sans saveur).
C'est dans cet esprit complexe entre fidélité et complémentarité que s'inscrit Arrête avec tes mensonges d'Olivier Peyon, qui n'est pas tant une mise en images stricto sensu des lignes du roman autobiographique et cathartique éponyme de Philippe Besson, qu'une réappropriation qui " trahit " intelligemment le matériau d'origine, s'éprend de son histoire dont il garde précieusement l'esprit pour mieux la réécrire à sa manière.
La narration nous y conte les aternoiements du romancier Stéphane Belcourt qui, après des années d'absence et un succès certain, se voit contraint de revenir dans son sud-ouest natal pour parrainer à contrecœur le bicentenaire d'une marque de cognac.
Il ne tarde pas à y affronter ses douloureux souvenirs, presque personnifiés en la personne du jeune Lucas, fils d'un ancien amant qu'il n'a jamais oublié et a passionnément aimé dans un amour clandestin voué à rester sous silence, au coeur d'une France des années 80, époque révolue où l'homosexualité était un tabou - et surtout sensiblement réprimée.
Un môme qui tente donc de découvrir qui était son père face à un homme qui s'en est allé, mais qui l'a connu comme jamais personne ne l'a connu...
Délicat dans sa manière - tout comme le roman - d'entremêler un passé douloureux et un présent qui l'est finalement tout autant, l'expression d'une jeunesse fougeuse confrontée à une maturité solitaire et pleine de regrets, pour mieux bousculer les certitudes et les fêlures de personnages constamment interrogés sur la réalité de leurs mensonges (que ce soit ceux qu'ils disent aux autres où s'infligent à eux-mêmes), Arrête avec tes mensonges se fait un beau et tout en retenue récit d'acceptation et de rédemption, noué autour de sentiments et d'attirances à la fois crues et refoulées, la revisite petri de vulnérabilité d'un premier amour qui fut tout autant une histoire de corps et de coeur.
Un film un brin classique et cousu de fil blanc certes, pas non plus aidé par une mise en scène furieusement conventionnelle et sans réelle ambition, mais constamment contrebalancé par une distribution au diapason (le tandem Guillaume De Tonquédec/Victor Belmondo en tête, même si Jeremy Gillet et Julien de Saint-Jean sont tout aussi convaincants) et une intensité, un lyrisme et une authenticité à toute épreuve.
Jonathan Chevrier
Avec : Guillaume De Tonquédec, Victor Belmondo, Guilaine Londez, Jeremy Gillet, Julien de Saint-Jean,...
Budget : 2,1M€
Distributeur : KMBO
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h45min
Synopsis :
Le romancier Stéphane Belcourt a accepté de parrainer le bicentenaire d’une célèbre marque de cognac. C’est l’occasion de revenir pour la première fois dans la ville où il a grandi. Sur place, il rencontre Lucas, le fils de son premier amour. Les souvenirs affluent : le désir irrépressible, les corps qui s’unissent, une passion qu’il faut taire… Ce premier amour s’appelait Thomas. Ils avaient 17 ans.
Critique :
Délicat dans sa manière d'entremêler un passé douloureux et un présent qui l'est tout autant, #ArrêteAvecTesMensonges se fait un beau récit d'acceptation et de rédemption, la revisite petri de vulnérabilité d'un premier amour qui fut tout autant une histoire de corps et de coeur. pic.twitter.com/uHTfQmFzni
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 21, 2023
Depuis que le maître Georges Méliès a, en quelque sorte, démocratisé le procédé à la suite de son magnifique LeVoyage sur la Lune, les questions restent toujours aussi vives plus d'un siècle plus tard quant à la notion d'intérêt (discutables où non selon les cas) de voir les cinéastes s'échiner à transposer diverses oeuvres de la littérature - passée comme contemporaine - sur grand écran, tant l'adage veut " qu'adapter, c'est trahir " et qu'il est acquis que pour les lecteurs, l'expérience en salles ne surplombe jamais où presque l'expérience de la lecture - sauf pour certaines exceptions, selon les sensibilités.
Si une réponse profondément pessimiste vient intimement à l'esprit (celle du manque d'originalité d'une industrie cinématographique un brin paresseuse couplée à une autre paresse, celle d'un auditoire qui dans sa grande généralité, ne se donne pas la peine d'ouvrir un bouquin et lui préfère sa version imagée), jouons un minimum la carte de l'optimisme (naïveté ?) en arguant que de nombreux faiseurs de rêves s'attachent encore à nous conter ses histoires non pas dans un seul but pécunier, mais bien pour y apporter si ce n'est leur patte, au moins un regard et/où une approche nouvelle qui justifie pleinement leur entreprise.
Copyright TS Productions
Un équilibre précaire qui les confronte il est vrai à paradoxe ridiculement impossible à désamorcer, entre la réclamation parfois virulente d'un auditoire espérant une extrême fidélité dans l'adaptation (pour ne pas totalement détruire de la représentation imaginaire que l'on s'en fait), tout autant que ceux espérant qu'elle propose quelque chose d'autre (pour ne pas crouler sous le poids d'une simple retranscription sans saveur).
C'est dans cet esprit complexe entre fidélité et complémentarité que s'inscrit Arrête avec tes mensonges d'Olivier Peyon, qui n'est pas tant une mise en images stricto sensu des lignes du roman autobiographique et cathartique éponyme de Philippe Besson, qu'une réappropriation qui " trahit " intelligemment le matériau d'origine, s'éprend de son histoire dont il garde précieusement l'esprit pour mieux la réécrire à sa manière.
La narration nous y conte les aternoiements du romancier Stéphane Belcourt qui, après des années d'absence et un succès certain, se voit contraint de revenir dans son sud-ouest natal pour parrainer à contrecœur le bicentenaire d'une marque de cognac.
Il ne tarde pas à y affronter ses douloureux souvenirs, presque personnifiés en la personne du jeune Lucas, fils d'un ancien amant qu'il n'a jamais oublié et a passionnément aimé dans un amour clandestin voué à rester sous silence, au coeur d'une France des années 80, époque révolue où l'homosexualité était un tabou - et surtout sensiblement réprimée.
Un môme qui tente donc de découvrir qui était son père face à un homme qui s'en est allé, mais qui l'a connu comme jamais personne ne l'a connu...
Délicat dans sa manière - tout comme le roman - d'entremêler un passé douloureux et un présent qui l'est finalement tout autant, l'expression d'une jeunesse fougeuse confrontée à une maturité solitaire et pleine de regrets, pour mieux bousculer les certitudes et les fêlures de personnages constamment interrogés sur la réalité de leurs mensonges (que ce soit ceux qu'ils disent aux autres où s'infligent à eux-mêmes), Arrête avec tes mensonges se fait un beau et tout en retenue récit d'acceptation et de rédemption, noué autour de sentiments et d'attirances à la fois crues et refoulées, la revisite petri de vulnérabilité d'un premier amour qui fut tout autant une histoire de corps et de coeur.
Copyright TS Productions
Un film un brin classique et cousu de fil blanc certes, pas non plus aidé par une mise en scène furieusement conventionnelle et sans réelle ambition, mais constamment contrebalancé par une distribution au diapason (le tandem Guillaume De Tonquédec/Victor Belmondo en tête, même si Jeremy Gillet et Julien de Saint-Jean sont tout aussi convaincants) et une intensité, un lyrisme et une authenticité à toute épreuve.
Jonathan Chevrier