The Fabelmans (2023) de Steven Spielberg

La nouvelle mode à Hollywood semble pour les grands réalisateurs de se plonger dans une sorte d'introspection de leur enfance comme "Belfast" (2022) de Kenneth Branagh, "Armagaddon Time" (2022) de James Gray, "Licorice Pizza" (2022) de Paul Thomas Anderson. Une mode qui semble donc avoir séduit également Steven Spielberg même si il évoquait ce projet depuis de nombreuses années. D'ailleurs il avait travaillé sur une première ébauche avec sa propre soeur Anne Spielberg qui est surtout connue pour avoir été productrice-scénariste du film "Big" (1988) de Penny Marshall. Ce film qui est donc largement inspirée par son enfance dans les années 50-60 et permet à Spielberg de signer son premier scénario depuis  "A.I. Itelligence Artificielle" (2001). Il co-écrit son histoire avec Tony Kushner avec qui il avait déjà collaboré sur les films "Munich" (2005), "Lincoln" (2012) et "West Side Story" (2021). Le film est déjà multi-primé dans divers festivals et a surtout remporté deux Golden Globes du meilleur film et du meilleur réalisateur... Sammy grandit dans l'Arizona de l'après-guerre. En peu de temps il apprend un secret de famille et voit en famille le film "The Greatest Show on Earth" ce qui a éveiller chez lui une passion pour le cinéma. Bientôt armé d'une caméra le jeune ado va commencer à tourner ses premiers courts métrages...

The Fabelmans (2023) de Steven Spielberg

Donc l'alter ego de Steven Spielberg est Samuel "Sammy" Fabelman incarné ado par Gabrielle LaBelle aperçu auparavant dans "The Predator" (2018) de Shane Black. Ses parents sont interprétés par Paul Dano vu dans "Okja" (2017) de Bong Joon-Ho ou "The Batman" (2022) de Matt Reeves, et qui retrouve après "La Dernière Piste" (2011) de Kelly Reichardt sa partenaire Michelle Williams surtout vue dernièrement dans les films "Venom" (2018-2021), et retrouve de son côté après le film "Le Musée des Merveilles" (2017) de Todd Haynes les acteurs Oakes Fegley vu dans "Le Chardonnet" (2019) de John Crowley et "Mon Grand-Père et Moi" (2020) de Tim Hill, et James Urbaniak vu dans "Bernadette a Disparu" (2019) de Richard Linklater et "Tesla" (2020) de Michael Almereyda. Citons ensuite Seth Rogen artiste souvent vu en collaboration avec son acolyte Evan Goldberg comme dans "C'est la Fin" (2013) et "L'Interview qui Tue" (2014), Julia Butters remarquée dans "Once Upon a Time in Hollywood" (2019) de Quentin Tarantino et vue dans "The Gray Man" (2022) des frères Russo, Judd Hirsch vétéran abonné aux rôles de juif vu dans "Serpico" (1973) de Sidney Lymet, "Des Gens comme les Autres" (1980) de Robert Redford, "This Must Be The Place" (2011) de Paolo Sorrentino ou "The Meyerowitz Stories" (2017) de Noah Baumbach, à l'instar d'ailleurs de l'actrice Robin Bartlett vue dans "La Porte du Paradis" (1980) de Michael Cimino, "Le Choix de Sophie" (1982) de Alan J. Pakula, "Shutter Island" (2010) de Martin Scorcese ou "Inside Llewyn Davis" (2013) des frères Coen, puis citons encore Jeannie Berlin vue dans "Inherent Vice" (2014) de Paul Thomas Anderson ou "Café Society" (2016) de Woody Allen, Gabriel Bateman vu surtout dans des films d'horreur comme "Annabelle" (2014) de John R. Leonetti, "Dans le Noir" (2016) de David F. Sandberg ou encore le thriller "Enragé" (2020) de Derrick Borte, Jan Hoag vu dans "Wild" (2014) de Jean-Marc Vallée ou "Destroyer" (2018) de Karyn Kusama, puis enfin n'oublions pas un certain David Lynch réalisateur culte qui n'a pas signé de fiction depuis "Inland Empire" (2006) et qui incarne ni plus ni moins qu'une autre légende John Ford... Le film débute alors que le jeune Samuel/Spielberg a 6 ans et qu'il va au cinéma pour la première fois, et quelle première fois puisque c'est pour "Sous le plus Grand Chapiteau du Monde" (1952) de Cecil B. De Mille. Premier pas d'un petit gars qui ne sait pas encore qu'il va se passionner pour le cinéma. Le plus passionnant reste comment le jeune garçon s'est construit, et surtout comment il a étoffé son imagination de son premier "eureka" après sa première séance ciné à sa rencontre improbable avec le géant John Ford (véridique a priori selon Spielberg lui-même, invérifiable mais si icônique !) en passant par ses parents (inspiration évidente pour son futur film "Rencontre du Troisième Type" en 1977), ses premiers courts métrages ados (et son attrait déjà pour 39-45). 

The Fabelmans (2023) de Steven Spielberg

Steven Spielberg fait sa propre introspection sur son passé, sur sa genèse artistique, sur le chemin qui l'a mené au sommet de Hollywood. Un parcours qui s'avère plutôt facile grâce à des parents qui sont loin d'être dans le besoin, au sein d'une famille plutôt soudée et heureuse ; oui, le Spielberg adulte en profite pour raconter sa famille, les crises conjugales comme l'antisémitisme mais si il faut s'appeler Spielberg pour en faire un film toute cette partie "dramatique" reste bien sage ou finalement assez commun. Toutes les familles connaissent des crises et dans le genre Steven Spielberg a plutôt été bien né et chanceux. Au final c'est un film forcément passionnant sur sa dimension "cinéphilique", mais la partie chronique familiale prend beaucoup de place pour pas grand chose. Une chose est sûre, Spielberg reste un conteur hors pair et pour faire du pur Spielberg le réalisateur s'est entouré de ses plus fidèles comme le compositeur John Williams ou le Directeur Photo Janusz Kaminski. On aurait aimé une partie "apprenti réalisateur" (trucages, courts métrages, matériels...) plus approfondis, et avoir une partie "crise conjugale" bien moins exploitée sans compter la partie université qui frise parfois le ridicule (par exemple la crise existentielle du beau gosse ?!). On note surtout un bon casting et surtout Michelle Williams merveilleuse, on ne voit qu'elle. Néanmoins, le film reste un bon moment cinoche.

Note :  

Fabelmans (2023) Steven SpielbergFabelmans (2023) Steven Spielberg

14/20