Après "Astérix et Obélix contre César" (1999) de Claude Zidi et "Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre" (2002) de et avec Alain Chabat, deux gros succès populaire, un projet est prévu avec l'album "Astérix en Hispanie" réalisé par Gérard Jugnot mais il 'n'aboutit finalement pas. Finalement, le co-producteur Thomas Langmann, à l'origine du projet du premier film prend les choses en main. Son père Claude Berri a fusionné sa société de production Renn avec Pathé en 2002, et a été victime d'un AVC en 2006, il n'est plus très investi alors que le fils a fondé sa propre société La Petite Reine (en hommage à celle de son père) en 2001 et a signé un premier succès public avec "Le Boulet" (2002) de Alain Berberian et Frédéric Forestier qui lui permet de voir plus grand. Il s'associe avec le réalisateur Frédéric Forestier pour adapter le 12ème album éponyme (1968) du duo Uderzo-Goscinny. Thomas Langmann s'investit particulièrement puisqu'il est producteur mais aussi co-réalisateur et co-scénariste, il écrit le scénario avec Olivier Dazat qui a travaillé sur les films "Himalaya, l'Enfance d'un Chef" (1999) de Eric Valli, "Le vélo de Ghislain Lambert" (2001) de Philippe Harel, "Podium" (2004) de Yann Moix et "Les Parrains" (2005) de Frédéric Forestier, puis avec le duo Alexandre Charlot et Franck Magnier qui ont signé "Maléfique" (2002) de Eric Valette et le plus gros succès de l'année avec "Bienvenue chez les Ch'tis" (2008) de et avec Dany Boon. D'emblée, Thomas Langmann a voulu construire son histoire autour de deux idées principales, le duel César-Brutus, et la lutte pour la main de la princesse grecque. Avec ce film le producteur-réalisateur-scénariste a de l'ambition au point d'obtenir un budget de 78 millions d'euros soit beaucoup plus que les 42 et 50 millions des films précédents. Le film est un succès relatif au box-office engrangeant un peu moins de 7 millions d'entrées France, ce qui est décevant au vu des chiffres des premiers films, au vu du budget et de l'ambition annoncée, et surtout encore atténué par un taux de satisfaction du public désastreux. Le producteur limite la casse cette même année grâce à un autre projet, les films "L'Instinct de Mort" (2008) et "L'Ennemi Public" (2008) tous deux de Jean-François Richet d'après la vie de Jacques Mesrine... Le gaulois Alafolix est amoureux de Irina une princesse grecque mais qui est malheureusement convoitée également par Brutus, fils adoptif de Jules César. Pour permettre le mariage il faut gagner aux Jeux Olympiques. Alafolix décide de demander de l'aide à Astérix et Obélix mais Brutus parvient à obtenir de la potion magique tandis que son ambition lui permet désormais d'envisager de prendre la place de César...
Etonnament, Christian Clavier refuse de reprendre son rôle après l'avoir joué deux fois, pour incarner Astérix il est alors remplacer par Clovis Cornillac qui retrouve ses scénaristes de "Maléfique" (2002) et surtout qui vient de connaître deux succès populaires avec "Les Chevaliers du Ciel" (2005) de Gérard Pirès et "Les Brigades du Tigre" (2006) de Jérôme Cornuau. Il fait face à un Obélix toujours incarné par Gérard Depardieu vu dans une petite dizaine de films depuis le dernier "Astérix" dont "RRRrrrr!!!" (2004) de et avec Alain Chabat et à l'affiche de "L'Instinct de Mort" (2008). Alafolix est interprété par l'humoriste québécois Stéphane Rousseau vu auparavant dans "Les Invasions Barbares" (2003) de Denys Arcand et "Modern Love" (2008) de Stephane Kazandjian, Panoramix est cette fois joué par Jean-Pierre Cassel après que sa bellle-fille ait été Cléopâtre dans le film précédent et avant que son fils devienne Jules César dans le futur "Astérix et Obélix : l'Empire du Milieu" (2023) de et avec Guillaume Canet, mais l'acteur ne verra pas la sortie du film victime d'un cancer dès 2007. Parmi les gaulois citons Franck Dubosc qui tourne entre ses deux succès "Camping" (2006) et "Disco" (2008) tous deux de Fabien Onteniente, Madame Agecanonix est cette fois jouée par Adriana Karembeu qui était apparue déjà dans deux films avec "Prêt-à-Porter" (1994) de Robert Altman et "Trois Petites Filles" (2004) de Jean-Loup Hubert, elle est donc l'épouse de Sim qui revient après "Astérix et Obélix contre César" (1999), un retour à l'instar Jean-Pierre Castaldi toujours romain, Jamel Debbouze toujours en Numérobis après "Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre" (2002) et Pierre Tchernia toujours en narrateur "officiel" des films "Astérix". Jules César est incarné par le monstre sacré Alain Delon qui n'avait pas tourné depuis "Les Acteurs" (2000) de Bertrand Blier retrouvant ainsi Depardieu, tandis que Brutus est joué par Benoît Poelvoorde qui retrouve après "Le vélo de Ghislain Lambert" (2001), "Le Boulet" (2002) et "Rire et Châtiment" (2003) de Isabelle Dorval son partenaire José Garcia qui retrouve de son côté après "People" (2003) de Fabien Onteniente l'humoriste Elie Semoun qui retrouve Depardieu après "Les Clefs de Bagnole" (2003) de et avec Laurent Baffie, puis qui retrouve après "Les Dalton" (2004) de Philippe Haïm les acteurs Clovis Cornillac et l'acteur Arsène Mosca ce dernier vu cette même année dans "L'Ennemi Public n°1" (2008), citons encore Jérôme Le Banner qui retrouve Cornillac après "Le Scorpion" (2007) de Julien Seri et Dubosc après "Disco" (2008), Alexandre Astier alors en pleine gloire avec sa série TV "Kaamelott" (2005-2009) sans savoir qu'il signera plus tard les films d'animation "Astérix : le Domaine des Dieux" (2014) et "Astérix : le Secret de la Potion Magique" (2018), Bouli Lanners acolyte régulier de Poelvoorde vu cette même année dans "J'ai toujours Rêvé d'être un Gangster" (2008) de Samuel Benchetrit, "Edlorado" (2008) de lui-même et "Louise-Michel" (2008) du duo grolandais Kervern-Delépine, Delphine Depardieu nièce de venant de débuter dans "Antonio Vivaldi, un Prince à Venise" (2006) de Jean-Louis Guillermou, Rachid Bouchareb réalisateur qui vient de connaître le succès avec "Indigènes" (2006), Monica Cruz soeur de Penelope Cruz révélée grâce à la série TV "Un, Dos, Tres" (2002-2005), Stephane de Groodt encore méconnu alors mais déjà vu dans les films "Mauvais Genre" (2001) de Francis Girod ou "Saint-Jacques... La Mecque" (2005) de Coline Serreau, puis Vanessa Hessler alias Princesse Irina mannequin connue et remarquée grâce à la pub du fournisseur internet "Alice". Le reste du casting est aussi composé de plusieurs humoristes de plusieurs pays, des chanteurs Francis Lalanne ou Dany Brillant en caméo, et surtout de plusieurs sportifs de haut niveau dont Zinedine Zidane, Tony Parker, Amélie Mauresmo ou Michael Schumacher... Ca débute bien, dans l'esprit de la BD, des décors qui en mettent plein la vue (encore heureux vu le budget !) tandis que le scénario qui reprend logiquement les Jeux Olympiques de l'album ne peut qu'être prometteur. Surtout, le casting annoncé promet là aussi quelques grands moments de sports et de dérision. Malheureusement, on se surprend à ne voir aucun grands noms du sport participer aux JO ! Grande frustration, les stars du sport apparaissent 2-3mn max dans un épilogue aussi long qu'ennuyeux, qui ne font rien avancer, dans une partie qui aurait pu être suffisant pour un bonus DVD.
Sur le fond le récit est parasité par des acteurs pas tous inspirés et/ou est-ce la direction d'acteur qui ne l'a pas été (?!). Le pire étant Cornillac en Astérix, il n'apporte rien, trop 1er degré sans doute et sans osmose avec Obélix/Depardieu, mais il n'est pas seul de Adriana Karembeu est aussi belle que sans talent à Poelvoorde en roue libre en passant par Astier qui s'emmerde littéralement. Trop de personnages mal joués ou si peu investis qui n'aident pas à plonger dans l'aventure. Certains sortent la tête de l'eau comme José Garcia ou Dubosc mais c'est surtout Jules César qui emporte le morceau, alias Alain Delon dans un trip d'autodérision totale qui fonctionne à merveille avec en prime des clins d'oeil savoureux : "Avé lui !". L'arène à Olympie reste une partie sympathique mais il manque encore des gags digne de ce nom, ceux qui font mouche sont trop rares. Les références ne sont pas toujours bien intégrées voir même font un peu cheveu sur la soupe (un sabre laser ?! Nike ?!) tandis que les effets visuels passent du meilleur au pire sur un même plan (arène vs montagnes en arrière-plan). Outre César/Delon, on notera tout de même la course de char plutôt réussie. En conclusion, le film reste une déception au vu des moyens et de l'ambition affichée mais c'est avant tout le blockbuster le plus prétentieux du cinéma français.
Note :
08/20Pour info bonus, Note de mon fils de 13 ans :
11/20