Spin-Off de la saga "Rocky" (1976-2006), le succès de "Creed : l'Héritage de Rocky Balboa" (2015) de Ryan Coogler a donné la suite "Creed 2" (2018) de Steven Caple Jr. et ces films ayant amassé près de 5 fois la mise rien de plus logique de voir arrivé un troisième "Creed" mais cette fois, il s'agit du premier film réalisé par l'acteur Michael B. Jordan dont le statut a nettement progressé, devenu aussi le producteur de la plupart des ses projets, mais surtout il s'agit aussi du premier film où Rocky/Stallone n'apparaît pas. Le producteur-réalisateur-acteur explique : "Je sais que Sly a révélé qu'il ne reviendrait pas pour Creed III mais vous savez, il y aura toujours l'esprit et l'essence même de Rocky dans cette saga. Il y a aura toujours un peu de Rocky dans Adonis Creed. Toutefois, c'est une franchise Creed. Nous voulions vraiment construire cette histoire et cet univers autour d'Adonis pour lui permettre d'aller de l'avant, de s'émanciper. Nous avons beaucoup de respect pour tout ce qu'il a construit. Désormais, nous souhaitons mettre en avant Adonis et sa famille. Et je pense que le public va aimer ce que nous préparons. Ca sera un épisode vraiment spécial." L'histoire est donc tiré des personnages créés par Stallone, pour un scénario original signé de Zack Baylin qui vient d'écrire "La Méthode Williams" (2021) de Reinaldo Marcus Green, et Keenan Coogler qui a écrit les "Fruitvale Station" (2014) de son frère Ryan Coogler avec qui il a co-écrit le film "Space Jam : Nouvelle Ère" (2021) de Malcolm D. Lee...
Icône de la boxe, Adonis est désormais apaisé et n'a plus rien à prouver. Mais il voit surgir du passé un ami d'enfance, Damian Anderson, qui était aussi un espoir de la boxe avant de mal tourner. Tout juste sorti de prison Damian ne tarde pas à montrer toute son ambition, à prendre la place à laquelle il a toujours prétendu avoir droit en lieu et place de Adonis Creed... Evidemment on retrouve dans le rôle titre Michael B. Jordan vu entre temps dans "Sans Aucun Remords" (2021) de Stefano Sollima, "Space Jam : Nouvelle Ère" (2021) et "Black Panther : Wakanda Forever" (2022) de Ryan Coogler. Après les deux premiers films il retrouve son épouse interprétée par Tessa Thompson vue dans "Clair Obscur" (2020) de Rebecca hall et "Thor : Love and Thunder" (2022) de Taika Waititi, la mère est toujours jouée par Phylicia Rashad éternelle dame de la série TV culte "The Cosby Show" (1984-1992) vue dernièrement dans "Rupture Fatale" (2020) de Tyler Perry. Il retrouve aussi son ami joué par Wood Harris vu dans des films comme "Le Plus Beau des Combats" (2000) de Boaz Yakin, "Dredd" (2012) de Pete Travis ou "Blade Runner 2049" (2017) de Denis Villeneuve. Parmi les retours on note celui de Tony Bellew champion du monde de boxe 2016-2017 déjà vu dans "Creed" (2015), et Florian Munteanu alias fils Drago qui revient après "Creed 2" (2018) et revu depuis dans "Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux" (2021) de Destin Daniel Cretton. Citons encore Teofimo Lopez champion du monde de boxe 2019-2021 pour la première fois au cinéma, Selenis Leyva vue dans "Maria Pleine de Grace" (2004) de Joshua Marston, "Sex and the City 2" (2010) de Michael Patrick King ou "Spider-Man : Homecoming" (2017) de Jon Watts, et enfin n'oublions pas l'antagoniste et ex-ami incarné par Jonathan Majors vu dans "Hostiles" (2017) de Scott Cooper ou "Captive State" (2019) de Rupert Wyatt et surtout bientôt vu en grand méchant chez Marvel dans "Ant-Man et la Guêpe : Quantumania" (2023) de Peyton Reed... Le fait que Sylvester Stallone, éternel Rocky n'ait pas voulu participer à cette suite n'est pas anodin. Le film de trop sans aucun doute, comme souvent quand on tire sur la corde. Le soucis est le scénario qui ne fait pas dans la dentelle puisqu'on a l'impression d'avoir déjà vu ça quelque part. En effet, on ne peut que penser à "Rocky III - l'Oeil du Tigre" (1982) de et avec Stallone dont il reprend les grandes lignes.
Mais le pire reste l'idée première du film, à savoir qu'un mec d'environ 37-38 ans, qui sort de prison après 18 ans devient boxeur pro en 8 jours et participe dès son premier combat au titre de champion du monde ?! Non mais sérieux ?! Juste du grand foutage de gueule. Au pire, il aurait fallu faire traîner le récit sur plusieurs mois, mettre en place une montée en puissance sur plusieurs combats, bref de construire un parcours avec un minimum de vraisemblance. Ca aurait aussi éviter trop de bavardages au sein du couple, par exemple sur des tergiversions insupportables avec sa femme sur un secret de polichinelle. Quelques passages sont risibles (ce n'est plus un boxeur Creed concoure pour le titre de l'Homme le plus fort du monde !), d'autres sont pourtant plus réussis. Le film surnage donc grâce aux parties avec Damian/Majors, sur les thèmes de l'amitié, lâcheté, loyauté avec une morale plus ambigüe qu'il n'y paraît car on ne peut s'empêcher d'avoir de l'empathie pour ce gars revenu de tout qui est empli de colère et d'ambition, d'une revanche sur le destin. Cet antagoniste vole littéralement la vedette à Creed/Jordan, un personnage plus complexe et donc plus intéressant et un acteur charismatique qui imprime la rétine. En conclusion c'est assez mal filmé, surtout sur les séquences de boxe (un comble !), avec un peu d'esbroufe (dans la brume forestière ?!), une absence de passages icôniques, des atermoiements fumeux à laver en famille, heureusement un personnage revenu du passé qui donne un peu d'épaisseur à tout ça.
Note :
11/20