[CRITIQUE] : Devotion

[CRITIQUE] : DevotionRéalisateur : J.D. Dillard
Avec : Jonathan Majors, Glen Powell, Christina Jackson, Joe Jonas,...
Distributeur : Amazon Prime  Vidéo France
Budget : -
Genre : Guerre, Biopic, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h19min
Synopsis :
Un aviateur noir de la marine américaine et son loyal ailier se soutiennent à la vie à la mort dans cette épopée sur la guerre de Corée, inspirée d'une incroyable histoire vraie.

Critique :

Rien ne dépasse, que ce soit dans le respect strict des codes du genre où les émotions (prévisibles) dégagées, mais il y a quelque chose en #Devotion, du duo Majors/Powell aux quelques moments de grâce qui rompt son prosaïsme ronflant, qui le rend moins inoffensif que la moyenne. pic.twitter.com/e18rCNrUsG

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 3, 2023

Sortie à quelques encablures du succès monstrueux - mais vraiment mérité - de Top Gun : Maverick, Devotion de J.D. Dillard aurait pu décemment être écrasé par le sceau stupide de la comparaison facile, d'autant qu'il compte en son casting un Glen Powell déjà présent dans le film de Joseph Kosinski - mais avec ici définitivement plus de temps de jeu.
Pourtant, même s'il est difficile de ne pas totalement les comparer (ce qui n'est pas vraiment sincère vu les ambitions réelles derrière Devotion), cette mise en images des exploits véridiques du pilote Jesse Brown au coeur de la guerre de Corée, n'a pas tant à rougir sur de nombreux points face aux aventures à la nostalgie surpuissante de l'increvable Maverick qui, dans son triomphe populaire a certainement pu susciter un appétit pour des divertissements célébrant le courage et les exploits de l'élite des pilotes navals.

[CRITIQUE] : Devotion

ELI ADE/COLUMBIA PICTURES


Peut-être un poil moins fin et touchant que son aîné, catapulté dans la réalité d'une guerre souvent qualifiée d'«oubliée», la péloche reste tout du long vissée aux moteurs de deux pilotes de la Silent Generation (qui succède à la Greatest Generation, partie combattre pendant la Seconde Guerre mondiale), impatients de servir autant qu'ils sont conscient de la gravité des tâches à assumer, Tom Hudner et Jesse Brown, premier pilote afro-américain à avoir suivi le programme de formation de l'US Navy.
Rien de particulièrement original voire d'imprévisible ne vient bousculer l'intrigue (Tom et Jesse se rapprochent et deviennent amis, bien qu'ils ne soient pas inséparables, et alors que le conflit coréen s'intensifie, Jesse est souvent ostracisé et infantilisé par les autres flyboys), mais c'est spécifiquement dans cette simplicité, caricaturale parfois (le rôle de la femme de Brown, réduit au statut le plus basique de l'épouse aimante/soutenante), cette vérité stricte tenue tout du long que Devotion fait preuve d'une assurance et d'une force tranquille qui captive.
Ici, ce n'est pas l'ivresse de la vitesse qui est privilégiée, ce n'est pas la quête absolue du spectaculaire dans toute sa puissance cinématographique qui est recherchée, ni même la bravoure pop qui sied si bien au film de Kosinski, mais bien le souci du détail - quitte à volontairement traîner en longueur parfois -, un héroïsme sobre et retenue (même si très patriotique) même si, il est vrai, la vision de Dillard ne s'extirpe jamais vraiment des tics narratifs de tout bon biopic historico-sociologique générique comme Hollywood les produit à la pelle.

[CRITIQUE] : Devotion

ELI ADE/Columbia PICTURES


Rien ne dépasse, que ce soit dans le respect stricto sensu des codes du genre (on est face à une nouvelle exploration de l'amitié et de la loyauté face à la violence et la bêtise de la guerre) et de l'histoire (même si l'on décèle quelques débordements, sans doute imputable au matériau d'origine, le roman Devotion : An Epic Story of Heroism, Friendship, and Devotion d'Adam Makos) où les émotions - prévisibles - dégagées, mais il y a quelque chose en Devotion, que ce soit dans la photographie méticuleuse d'Erik Messerschmidt, les prestations habités de Jonathan Majors et Glen Powell où les quelques moments de grâce qui rompt le prosaïsme ronflant, qui le rend moins inoffensif que la moyenne.
Pas de quoi faire vibrer comme un Top Gun où un Air America donc (qui a dit Aigle de Fer ?), mais parfait pour occuper des soirées sans séances, comme toute bonne proposition du catalogue Netflix...
Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Devotion