© Oussama Dahra – Milestone
Et les gagnants sont...
Entamant cette douzième édition par une blague sur le rythme de la cérémonie, les Magritte 2023 se sont dirigés vers un chemin à priori attendu. Patrick Ridremont, maître des cérémonies, l'a d'ailleurs fait remarquer de manière régulière, soulignant la récurrence de certains titres. En effet, L'Ombre d'un mensonge, Rien à Foutre et Close se sont partagés avec une certaine logique les nominations, en plus des outsiders comme La ruche, Animals et Inexorable. Il faut dire que la cuvée belge était particulièrement relevée cette année mais que les films de Bouli Lanners, Emmanuel Marre et Julie Lecoustre ainsi que Lukas Dhont se sont tirés la couverture niveau nominations, comme attestés par les premières récompenses techniques. Ainsi, Close est reparti avec la meilleure image et le meilleur décor tandis que Rien à Foutre se voyait récompensé par les prix du meilleur costume et du meilleur montage. Il a fallu le meilleur son pour sortir de ces favoris avec Animals, drame dont l'étouffement provoqué joue justement beaucoup d'un travail sonore irréprochable.
La reprise d'une scène de Mr. Nobody pour offrir trois sentiments différents selon une musique composée live a alors permis d'introduire le prix de la meilleure musique originale avec une approche assez différente pour définitivement imposer un rythme sur la cérémonie. Pas étonnant dès lors que la récompense soit partie pour Rebel au vu de l'importance de la musique dans le long-métrage d'Adil El Arbi et Bilall Fallah. Le Théâtre National de Wallonie-Bruxelles a ensuite laissé place aux formats courts afin de clôturer la première partie de la soirée. D'ailleurs, la difficulté de production et de diffusion des courts-métrages étaient évoqués dès la récompense donnée à Arbres pour le meilleur court-métrage documentaire. Câline, reparti bredouille des César (amenant une blague suivie d'un lapsus cocasse), a été récompensé du prix du meilleur court-métrage d'animation tandis que Ma gueule repart avec celui du court de fiction, les deux titres partageant un aspect choc ancré dans des questionnements importants.
©MdC2023-ELaurent
La deuxième partie de la cérémonie s'est réchauffée, ironiquement, avec une arrivée de Patrick Ridremont venu de l'extérieur. Pour les dernières personnes subissant les températures froides au dehors, le discours de la présidente de la cérémonie, l'actrice Lubna Azabal, a permis d'apporter une dose d'émotion non négligeable, relevant l'importance de la culture et du cinéma dans un texte clairement marqué. Reprenant le cours des favoris, Rien à Foutre repart avec un Magritte du meilleur premier film remis par Sandrine Kiberlain. Sans surprise, C'est Close qui repart avec le prix du meilleur film flamand, continuant à engranger les récompenses avant un éventuel Oscar face à de sérieux concurrents. La nuit du 12 a également concrétisé son statut de favori en remportant le prix du meilleur film en coproduction. Concernant le domaine des documentaires, c'est Laure Portier qui repart avec le trophée pour Soy libre. Du côté des espoirs, c'est Eden Dambrine qui a reçu le prix masculin pour Close et Sophie Breyer pour le prix féminin avec La ruche, tout en célébrant la récompense avec l'autre actrice nommée pour le film Mara Taquin.
Après le Magritte d'honneur remis à Agnès Jaoui avec notamment la présence de Yolande Moreau, le Magritte du meilleur scénario permet à Close d'atteindre les 5 récompenses puis d'autres encore avec le prix du meilleur scénario ainsi que les deux pour le meilleur second rôle, aussi bien féminin avec Émilie Dequenne que masculin avec Igor Van Dessel. Après cette vague, L'Ombre d'un mensonge repart avec son premier prix en récompensant Bouli Lanners pour sa réalisation. Il sera d'ailleurs également récompensé en tant que meilleur acteur pour La nuit du 12, créant le doublé avec son César tout comme Virginie Efira, une nouvelle fois primée pour Revoir Paris. L'Ombre d'un mensonge permettra à Bouli Lanners d'atteindre le triplé avec le Magritte du meilleur film, marquant la fin d'une remise de prix assez attendue dans les titres et personnes récompensées, tout en laissant Close survoler la compétition.
© Les Magritte du Cinéma
Le palmarès de l'édition 2023
Meilleur image :
Frank Van Den Eeden - Close
Meilleur costume :
Prunelle Rulens - Rien à foutre
Meilleur décor :
Eve Martin - Close
Meilleur montage :
Nicolas Rumpl - Rien à foutre
Meilleur son :
François Aubinet, Mathieu Cox, Pierre Mertens, David Vranken et Philippe Van Leer - Animals
Meilleure musique originale :
Reb Hannes de Maeyer, Oum et Aboubakr Bensaihi - Rebel
Meilleur court-métrage documentaire :
Arbres de Jean-Benoît Ugeux
Meilleur court-métrage d'animation :
Câline de Margot Reumont
Meilleur court-métrage de fiction :
Ma gueule de Grégory Carnoli et Thibaut Wohlfhart
Meilleur premier film :
Rien à foutre de Emmanuel Marre et Julien Lecoustre
Meilleur film flamand :
Close de Lukas Dhont
Meilleur film étranger en coproduction :
La nuit du 12 de Dominik Moll
Meilleur documentaire :
Soy Libre de Laure Portier
Meilleur espoir masculin :
Eden Dambrine pour Close
Meilleur espoir féminin :
Sophie Breyer pour La Ruche
Magritte d'honneur :
Agnès Jaoui
Meilleur scénario :
Close - Lukas Dhont et Angelo Tijssens
Meilleure actrice dans un second rôle :
Émilie Dequenne pour Close
Meilleur acteur dans un second rôle :
Igor Van Dessel pour Close
Meilleur réalisation :
Bouli Lanners pour L'Ombre d'un mensonge
Meilleure actrice :
Virginie Efira pour Revoir Paris
Meilleur acteur :
Bouli Lanners pour La Nuit du 12
Meilleur film :
L'Ombre d'un mensonge de Bouli Lanners
Liam Debruel