© Copyright 1996 - Paramount Pictures - All rights reserved.
Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's (et même les plus récents); mais surtout montrer un brin la richesse des cinémas fantastique et horrifique aussi abondant qu'ils sont passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !
#83. Relic de Peter Hyams (1997)
Passé de second couteau omniprésent dans une pluie de divertissements musclés made in 80s/90s, à has been du DTV de luxe bouffé par ses excès, Tom Sizemore restera à jamais l'une des plus géniales trognes du cinéma qu'on aime.
Un de ses héros de nos enfances cinématographiques marquées par les sorties répétitives dans les vidéoclubs, un de ses talents (comme Mickey Rourke) qui par une vie d'excès - qui justifierait à elle seule un biopic - a sans doute manqué l'occasion d'avoir une plus imposante carrière.
Découvert aux côtés du pape Stallone dans le très beau (oui) drame carcéral Haute Sécurité de John Flynn, le bonhomme a pourtant méchamment tardé avant de briguer son vrai premier rôle, remplaçant même au pied levé un Harrison Ford parti jouer les présidents des États-Unis taquiné par des terroristes russes dans son Air Force One (remplaçant lui-même un Schwarzenegger parti se ridiculiser à coups de papier aluminium dans Batman & Robin).
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Unique et maladroite intrusion du comédien dans le thriller surnaturel, Relic, librement adapté du roman éponyme de Douglas Preston et Lincoln Child par un Peter Hyams sortant de deux sympathiques tataneries avec JCVD (Mort Subite mais surtout Timecop), s'intercalait gentiment dans le sillage du succès monstrueux de Jurassic Park - comme Anaconda la même année où le Godzilla de Roland Emmerich un an plus tard -, dans une sorte de fusion gourmande entre la bisserie friquée et le gros Z qui tâche à la Corman, le thriller noir granuleux à la Se7en et le B-monster tout droit sortie des 50s.
Un sacré gloubi-boulga qui fait pourtant étrangement son office tant ses origines littéraires permettent de donner du corps aussi bien à chacun de ses personnages qu'à la manière de construire un récit à l'ancienne, cochant toutes les cases incontournables de la SF pour les catapulter au coeur des 90s tout en s'offrant un monstre savoureusement dégueu : le Kothoga, chimère mythique et exotique dont l'évolution progressive (il se nourrit des hormones tirées de l'hypothalamus humain) permettra à feu Stan Winston de laisser exploser toute sa créativité macabre - même si trop souvent shootée dans l'ombre.
Croqué comme un actionner par Hyams, dont la mise en scène solide profite de l'obscurité de ses nombreux décors pour susciter la tension, The Relic est aussi et surtout un beau petit spectacle sanguinaire jamais trop exagéré (comment peut-il en être autrement avec une créature qui décapite ses victimes avec ses mandibules et aspire leur cerveau ?), à une époque où le cinéma horrifique ricain se relevait doucement (coucou Scream) après une sacrée gueule de bois, la faute en partie aux deux franchins Weinstein qui ponçaient comme des sagouins la moindre franchise horrifique entre leurs mains.
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Gros four à sa sortie en salles, le film n'en mérite pas moins d'être gentiment réhabilité, non seulement parce qu'il tentait de renouer à la fois avec l'essence d'une horreur révolue, tout en incarnant un divertissement régressif et so cool assumant pleinement ses relans absurdes - sans pourtant ridiculiser ses personnages.
De la bonne bisserie de studio (si rare) que l'on retrouvera désormais avec un petit pincement au coeur suite à la disparition du Tom.
Vayas con Dios amigo, tu resteras à jamais dans nos cœurs, et tes films dans nos mémoires.
Jonathan Chevrier