[CRITIQUE] : En plein feu

Réalisateur : Quentin Reynaud
Acteurs : Alex Lutz, André Dussolier, Sophie Parel,...
Budget : -
Distributeur : Apollo Films
Genre : Drame, Action, Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h25min
Synopsis :
Un feu géant ravage la forêt des Landes. A la suite d’une alerte évacuation, Simon et son père Joseph quittent leur domicile mais se retrouvent rapidement prisonniers de leur véhicule au milieu de ce cauchemar climatique. Le brasier se rapproche. Que faire ? Attendre les secours…? Ou n’est-ce pas en s'enfonçant plus loin encore dans l'immensité terrifiante de la forêt brûlante qu'ils trouveront le moyen de s'en sortir… ?

Critique :

Même s'il a une tendance à s'égarer un brin parfois côté narration, #EnPleinFeu, embaumé dans la superbe photo de Vincent Mathias, se fait un solide drame familial et humain teinté d'onirisme, poussant son auditoire à la réflexion face à un (nouveau) monde climatiquement dévasté. pic.twitter.com/p3GoMHPdj3
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 8, 2023

Quiconque ayant vu le second long-métrage de Quentin Reynaud (son premier en solo), le grisant et immersif Cinquième Set, ne pouvait attendre qu'avec une certaine impatience son film dit de la " confirmation ", d'autant que le bonhomme y retrouvait un Alex Lutz dont la carrière cinématographique aussi bien devant que derrière la caméra, devient sensiblement passionnante à suivre depuis quelques années maintenant.
Comme un baptême du feu symbolique et à rebours, En Plein Feu - tout est dans le titre - nous catapulte au coeur d'un drame familial sous fond de survival intime et claustrophobe dont la résonnance avec l'actualité hexagonale, n'a définitivement rien d'anodin.
Passé une année 2022 qui a brigué le triste record en ce qui concerne les incendies de forêts - voire même de la sécheresse dans plusieurs régions, même cet hiver -, le fait que Reynaud en fasse un pivot essentiel de son histoire apporte une résonnance toute particulière même si ce n'est pas cette catastrophe en elle-même qui l'importe, mais bien ce qu'elle provoque chez le tandem père-fils qui domine son histoire

[CRITIQUE] : En plein feu

Copyright Marie-Camille ORLANDO - 2022 - 22H22 - APOLLO FILMS - STUDIOCANAL - GAPBUSTERS - ALLIANCE DE PRODUCTION CINEMATOGRAPHIQUE

À une heure cruciale où le cinéma devient, plus encore que les discours politiques, l'un des véhicules les plus percutants pour asséner des messages et des vérités écologiques (des documentaires environnementaux aux thrillers écolos, presque devenu un sous-genre en lui-même), En Plein Feu joue la carte de la crudité des faits par la fiction, incarnant une tentative audacieuse de littéralement nous placer au beau milieu d'un incendie de forêt dans les Landes, non pas par le biais de CGI foireux et/où par des relans d'actionners mal luné, mais par le biais d'une terreur à combustion lente sensiblement plus réaliste et suffocant.
Véritable course contre la montre captivante, le cinéaste et sa mise en scène dynamique laisse tranquillement mais sûrement s'installer une tension qui lèche puis consume totalement ses personnages, un père et son fils, Simon et Joseph (formidables Alex Lutz et André Dussolier), qui n'ont jamais pleinement exprimé leur amour l'un pour l'autre, et dont la relation est le reflet tout aussi complexe que celle qu'entretient Simon avec son propre fils adolescent.
Deux hommes qui réalisent peu à peu que le monde s'effondre autour d'eux et qu'il faut avancer pour survivre face à un feu dévorant qui, quoiqu'il arrive, sera plus rapide et impitoyable qu'eux.

[CRITIQUE] : En plein feu

Copyright Marie-Camille ORLANDO - 2022 - 22H22 - APOLLO FILMS - STUDIOCANAL - GAPBUSTERS - ALLIANCE DE PRODUCTION CINEMATOGRAPHIQUE

Même s'il a une tendance à s'égarer un brin d'un point de vue narration (avant de rusher pour rattacher tous les wagons dans le dernier quart d'heure), et que son rythme peut paraître un brin en dents de scie, En Plein Feu, embaumé dans la magnifique photographie de Vincent Mathias, se fait un solide drame familial et humain teinté d'onirisme, poussant son auditoire à la réflexion face à un (nouveau) monde climatiquement déboussolé et dévasté, créé par la bêtise et l'inconscience de l'homme à travers les flammes.
Jonathan Chevrier [CRITIQUE] : En plein feu

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